lundi 4 août 2008

Paris le week-end



Il y a au moins deux Paris : celui de la semaine et celui du week-end. J’ai déjà passé du temps à Madrid, Barcelone, Londres, New York, et quelques autres grosses villes. Aucune n’offre un tel contraste entre les jours ouvrés et les jours fériés. À New York et à Londres, on travaille sept jours sur sept. À Madrid, il y a ambiance de fête pratiquement tous les jours. À Barcelone, l’intensité touristique ne connaît pas de creux.

Le Parisien de la semaine est en mission. Il est obsédé par sa montre, il brûle les feux rouges, il se lance dans l’Étoile comme un commando suicide. Il te pousse dans le RER, il bouffe debout au bar, il porte un veston. Il dit « putain », il évite les vélos, il fait la file en tapant du pied.

Le Paris du week-end, c’est celui des cartes postales. Celui du film américain ou la blonde et le beau mec font du vélo et boivent des cafés pendant 90 minutes avant de finalement s’embrasser. Les serveurs sourient un peu plus, les ivrognes sont sympathiques, la cadence est à slow.

Source photo : wikipedia.


Le Paris du week-end relaxe, satisfait, comme après un orgasme. Lentement il fume une cloppe et regarde monter les volutes en silence. Il a tout son temps, il traîne au lit. La madame est contente, le monsieur aussi. Avant 10 heures, personne à la boulangerie, sinon un petit vieux matinal qui profite du moment pour faire la conversation.

Le vendredi soir, Paris sent Mexico. Il faut trop chaud, le gazole enfume l’air et les klaxons râlent. Le samedi matin, ça sent presque le gazon. L’air est frais, la rue déserte. À Paris on n’a même pas le blues du dimanche (en tout cas pas moi); on est tellement loin du lundi qu’on l’oublie.

Mais le lundi ne nous oublie pas. Le chrono redémarre. À 7 heures 30 les vestons-cravates convergent à grands pas vers la bouche du RER, la mallette dans une main et le cellulaire dans l’autre. C’est la fin de la mi-temps.


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