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Piétons
Parmi les faux-plis du tempérament latin, y'a le comportement routier. Et la France a trouvé un beau moyen de le repasser. Depuis qu'il a mis en place des radars-photos sur ses routes, l'État français se fait un fric fou.
Je me disais que bientôt, nous pourront aller plus loin. Avec les Google Glass et autres bidules du genre, il sera possible de filmer sa vie en continu.
Il suffira alors qu'un concepteur de logiciel offre une application mobile capable de reconnaître certaines infractions routières, et de les rapporter.
À un passage pour piétons, y'a tout ce qu'il faut pour effectuer facilement une reconnaissance d'image: de belles grandes bandes blanches. Ensuite suffit de confirmer que la priorité du piéton a été respectée, ou non.
Reconnaissance de la plaque du véhicule fautif (existe déjà), transmission des images de l'infraction (courant), connexion aux serveurs de l'autorité concernée (facile), impression d'une contravention (simple), expédition par courrier (banal). Nous avons tout ce qu'il faut...
"Oui, mais l'État n'a pas ce genre de moyens! C'est la crise!"
Pas vraiment. Suffit qu'un privé se lance et offre un service clé en main. Genre Google. Sur l'amende de 25 euros, Google s'en prendrait cinq.
"Ouais, mais j'ai pas envie de vivre dans un pays où on est constamment surveillé. C'est la Stasi ton truc!"
C'est vrai. Les gens n'aiment pas trop la dénonciation. C'est un problème.
Mais comme tout problème, on peut le contourner. En y opposant deux autres qualités du genre humain: la cupidité et l'appétit de vengeance.
Augmentons le pv à 30 euros, dont cinq irons dans le compte bancaire du piéton lésé. Ce chauffard vient de te griller ton passage clouté? Tiens, 30 euros pour sa gueule, cet enculé. Tout le monde a déjà rêvé d'être flic d'un jour pour balancer quelques procès verbaux. Moi, je rentabiliserais rapidement mes promenades dans Paris. Je songerais peut-être même à lâcher mon boulot pour ne faire que ça.
Et ces belles grandes bandes blanches, dont les conducteurs français ignorent la vocation, et qui coûtent un tas de fric à entretenir, serviraient enfin à quelque chose.
samedi 19 avril 2014
Papiers
Faut changer d'adresse.
Le site de la préfecture te dit de te rendre à l'antenne de police de ton quartier. Donc tu y vas. Mais le policier regarde ta carte de séjour pendant 30 secondes, disparaît deux minutes, et revient pour te dire: "C'est pas ici...
- c'est où?
- sais pas. Essayez sur le boulevard Ney."
Sur le boulevard Ney, y'a une sorte d'antenne de la préfecture pour les étudiants étrangers. Tu sens que ce sera pas là non plus. Mais tu fais la queue une heure dans l'espoir qu'on puisse te donner un renseignement.
Devant toi, les autres passent, et chacun raconte une histoire bordélique de visa perdu, de papier en retard, ou de demandes contradictoires. Chacun repart frustré. Le fonctionnaire en a visiblement marre de toutes ces histoires et de son incapacité à apporter des solutions, coincé qu'il est par ses directives et ses listes de papiers obligatoires. Alors il fait la gueule.
Vient ton tour. Pas compliqué: "C'est pas ici...
-Oui mais c'est où?
-Essayez dans le 15e.
-Où dans le 15e? Vous avez une adresse? Parce que c'est grand comme arrondissement...
-Métro Falguière.
-Vous avez une adresse? Un nom?"
Ça le fait chier. Il se lève lentement, cherche derrière lui dans une pile de vieux bottins, te file une adresse douteuse, et râle "personne suivante!" en regardant par dessus ton épaule. Tes deux minutes sont écoulées.
Dehors, tu cherches rapidement sur Google Maps. L'adresse en question est celle d'une boîte d'intérimaires, genre Select Consulting Business Power. T'as perdu ta demi-journée, tu rentres au boulot.
Mais au boulot tu cherches un peu sur le net, toujours sur le site de la préfecture, et tu trouves un lien bizarre mais prometteur. Y'a une adresse mail vers une Direction départementale régionale de secteur des étrangers et autres causes perdues Paris 17. La DDRSEACPP.
T'écris. Réponse rapide, par un humain. Tu expliques. On comprend. On te demande un scan de ton titre de séjour. On te demande ta nouvelle adresse. Espoir. On te dit que les papiers seront expédiés dans la journée et qu'il suffira de les remplir et de les renvoyer. Jubilation.
Deux jours plus tard tu reçois l'enveloppe. Elle pèse 1 kilo. C'est le formulaire pour une première demande de titre de séjour. Celle que l'avocat de ta boîte avait complété à ton arrivée en France. Et qui avait nécessité deux rendez-vous à la préfecture, une lettre de ton employeur, un cv, tes diplômes, 6 photos d'identité officielles, un acte de naissance, un confirmation de prise en charge par la sécu, une radiographie des poumons, et trois mois d'attente.
Tu te dis: "Bon, on va essayer une autre fois. Dans un mois ou deux."
vendredi 18 avril 2014
Les papiers
Donc ma banque m'informe avec une jolie lettre de 3 pages que le trésor public saisira 450 euros dans mon compte.
La banque, elle, se prendra 109 euros de frais de gestion.
Total: 559 euros.
Pourquoi? Parce que la taxe d'habitation 2013 d'un appartement (que je n'habite plus depuis juin 2012) n'a pas été payée.
Pourquoi? Parce que mon ex-propriétaire y a logé son fils et a "omis" d'en informer l'administration. Et parce qu'elle m'a raconté des bobards lorsqu'elle m'a assuré qu'elle allait régulariser la situation.
Et parce que les avis de paiement et les rappels ne m'ont jamais été acheminés. J'avais pris redirection du courrier pour six mois, pas 60 ans...
Donc le fonctionnaire sympa à qui j'ai parlé veut bien biffer la note de 450 euros sur présentation de mon état des lieux de sortie de juin 2012 (papier super important en France, à exiger au début et à la fin du bail). Ok. Un appel de 20 minutes, plus deux ou trois emails devraient permettre de clore le dossier.
Ensuite, le 109 euros de ma banque. L'État français peut les prendre à sa charge (?!?) si je fournis:
Une preuve du prélèvement.
Un lettre du banquier confirmant qu'il ne compte pas me rembourser (cette lettre va probablement m'être facturée 39 euros...)
Un relevé d'identité bancaire.
Une lettre expliquant à l'État qu'il doit assumer les 109 euros.
J'estime que ces allers-retours vont me prendre au moins 2-3 heures.
L'État, grand perdant, va devoir payer 109 euros à une banque, et refaire toutes ses démarches administratives pour récupérer sa taxe 2012 auprès de la bonne personne: mon ex-proprio. Je me sais pas combien de temps, de frais, de personnes, et de papiers tout ça implique.
Question: pourquoi ne pas faire systématiquement assumer la taxe d'habitation par le proprio d'un bien?
Un proprio, ça ne déménage pas. C'est attaché à son bien. Et ça change beaucoup moins souvent qu'un locataire.
Ensuite, libre au proprio de répercuter la taxe sur le loyer. Ou de payer de sa poche quand c'est fiston qui crèche dans l'appart.
Mais pour l'État, ça fait un seul interlocuteur, et il est stable dans la durée. Donc moins de dossiers, de lettres de saisie, de rétractations, de frais bancaires à assumer, de changement d'adresse à administrer. Moins de communication, moins de ribs, moins d'appels téléphoniques, moins de boulot. Moins de tout.
Donc moins de taxes à prélever. Ou du moins, plus de taxes à mieux utiliser. Genre pour remplacer les chiottes cassées depuis 2 ans à l'école primaire de mon quartier.
Capiche?