lundi 30 mai 2011

Je pépie donc je suis

Pour ceux qui douteraient encore de l'inexorable progrès de l'humanité, le site Springwise me rapporte cette nouvelle selon laquelle l'avenir de votre caisse de retraite pourrait être déterminée par les humeurs de Twitter.

En gros, il s'agit d'un fonds spéculatif (hedge fund) lancé par la firme londonienne Derwent Capital Markets. Si j'ai bien compris, ce fonds s'appuie sur un algorithme qui analyse l'état mental des utilisateurs de Twitter d'après leurs commentaires. Petite déprime sur la TwitterSphère ? On vend tout !

Non seulement l'idée n'est pas nouvelle, mais (et c'est ce qui me perturbe plus particulièrement) elle est avérée. En 2010, on a publié les résultats d'une analyse de plus de 10 millions de tweets émis pendant l'année 2008. Il a été vérifié qu'un pic d'anxiété Twitter précédait en moyenne de six jours une chute des marchés boursiers.

Quoi, vous ne saviez pas que des ordinateurs décident de la valeur de l'Euro ? Que de bonnes vieilles puces Pentium donnent à nos gouvernants tout le loisir de couper les retraites en évoquant Ze Crise ? Allons, vous êtes en retard de quelques mises-à-jour. Et sachez que nos amis les microprocesseurs peuvent déjà revendiquer un krach. Le 6 mai 2010, une panique dans les algorithmes de trading automatisé a fait chuter le Dow Jones de 900 points (environ 9% de sa valeur) en quelques minutes. On a appelé ça le Flash Crash.

Je fais de l'informatique dans le monde bancaire. Soyez rassurés, ça ne me donne aucune autorité pertinente en la matière. Mais ça me permet d'observer des choses. Il y a quelques années, je fumais ma cloppe en regardant les pigeons. Ils se rassemblaient sur les arcades de l'ancien siège de la BMO, la Bank of Montreal. Puis comme ça, sans raison, sans qu'il y ait eu pétarade ou livraison de pain rassis, l'un d'eux prenait son envol. Suivi d'un autre, et d'un autre. Et bientôt toute la volée traversait le ciel de la Place d'Armes, faisait la grande courbe devant la cathédrale Notre-Dame, et revenait se poser... sur la BMO.

Place d'Armes, Montréal (source photo)


À l'époque, j'avais trouvé qu'il s'agissait d'une jolie métaphore des marchés financiers. Ben quoi, vous trouvez ça réducteur ? C'est vrai, le comportement des pigeons nous paraît souvent stupide et chaotique. Mais rappelez-vous que cette espèce est plutôt prospère. Et l'arrivée de Twitter dans le monde de la gestion financière me conforte dans ma clairvoyance métaphorique.

Il y a juste un truc que je m'explique mal. De plus en plus de décisions boursières sont prises par des ordinateurs. Et dorénavant, l'orientation des marchés peut être déterminée par les crises d'angoisse d'une masse de technophiles. Alors pourquoi les traders sont-ils si bien payés ?

Certains avanceront que l'explication de la prochaine crise risque de tenir sur 140 caractères. Moi je dirais que seulement cinq caractères suffisent à expliquer toutes les crises : m,é,t,é,o. Et rappelez-vous : je pépie donc je suis (du vebre suivre).


P.S. - Merci à MissK de m'avoir fourni ce sujet. Elle est toujours au courant avant tout le monde. C'est sur elle qu'on devrait brancher les automates de trading.


dimanche 22 mai 2011

DSK : mon choc à moi

Je choisis habituellement le ton de l'humour. Mais le spectacle DSK auquel la France m'a convié au cours de la dernière semaine m'a coupé l'envie de rigoler. Dans la constellation des particularités qui nourrissent mon perpétuel choc culturel, l'une d'elles a rougeoyé plus fort que d'habitude : la France a sa caste d'intouchables. Et elle semble y tenir.

Le samedi 14 mai, les policiers new-yorkais étaient devant deux choses : une plainte pour agression sexuelle et un suspect qui tentait de quitter le pays. Ils ont fait leur boulot. En France aussi, une simple présomption d'agression autorise une garde à vue. Ma mauvaise foi me ferait dire que, compte-tenu de l'attitude française dans le dossier Polanski, les flics américains avaient raison de vouloir coffrer DSK avant le départ de l'avion. Mais au fond, ils n'ont pas à invoquer cette considération : la loi américaine justifie pleinement leur action.




Dès le lundi, le Lady Gaga philosophe qui sert d'intellectuel à la France s'est employé à dénoncer la procédure policière. Comme si DSK, vu son rang, devait être soumis à un processus parallèle, un peu plus V.I.P. Au mépris de la plaignante, évidemment. Il a aussi pointé le spectacle odieux de la presse, organe qu'il aime pourtant bien quand vient le temps de diffuser ses divagations.

Après trois ans ici, je suis habitué à la connerie du penseur au trigramme. Mais ce qui m'a choqué, cette fois, c'est que son délire bigot a trouvé écho dans la majorité. Toute la semaine se sont multipliées les tournures médiatiques visant à minimiser l'acte présumé de DSK. Un sondage a confirmé l'avis du complot. On a tenté de créer le doute sur la réputation de la victime. Une campagne s'est mise en place, via les sous-entendus et formules latérales, autant à la caméra que sur les forums : DSK, le grand citoyen, mérite qu'on taise le cri d'une femme potentiellement violentée.

La France majoritaire aurait pu faire acte de réserve, pour quelques jours. Elle a plutôt choisi de revendiquer immédiatement quelque chose qui va au delà de la présomption d'innocence. La France a présumé de "la culpabilité impossible" de DSK.




Je me fous bien de la vraie histoire. Complot politique, machination, chantage après une relation sexuelle financièrement intéressée, véritable agression ? C'est le boulot du tribubal de tirer ça au clair. Moi, ce qui me perturbe, c'est plutôt le sentiment favorable à l'exonération d'un puissant, au mépris d'un système judiciaire dont la mission est de protéger l'égalité entre citoyens.

Égalité, un bien beau mot... Je viens d'un continent naïf qui ose y croire. D'un pays où le déni d'égalité devant la justice est matière à indignation. Je sais très bien qu'une fois en cour, l'inégalité ressurgit dans les moyens financiers qu'on peut consacrer à sa propre défense. À ce chapitre, DSK n'est pas à plaindre. Mais, au moins, je me rassure à l'idée que les grands aussi peuvent se faire passer les menottes.

La France n'hésite pas à agir dès qu'il y a soupçon d'antisémitisme, et c'est très bien comme ça. On pense notamment à Galliano. Même une observation en principe esthétique sur le régime Nazi est passible d'opprobre, comme l'a appris Von Trier à Cannes. Pourquoi en ferait-on moins lorsqu'il est question d'une agression à caractère sexuel contre une femme ? Pourquoi cette envie de disculper DSK avant la procédure ? Gravé sur les arches des écoles françaises, le mot "égalité" est-il seulement décoratif ?

dimanche 15 mai 2011

DSK : la vraie histoire

Ceux qui doutent encore de la toute puissance de la présidence française sur le plan international doivent lire ce qui suit. Il s'agit de retranscriptions d'enregistrements ultra-secrets, que j'ai obtenus grâce à mon tentaculaire réseau de taupes bien placées.

Source photo : wikipedia.


Palais de l'Élysée, 9 mai 2011, 15h13 (heure locale) :
Obama : Hi Nick ! Comment est-ce que tu vas bien ? Je t'appelle pour te remercier, you know, pour le certificat...
Sarkozy : Il est beau, hein ? Je l'ai commandé aux graphistes de Paris-Match. Ils sont vraiment pros dans les retouches. Alors, t'as aimé ?
Obama : C'est vraiment du beau boulot. Super nice. Got rid of my little problem with the Republicans. And you, comment ça va ?
Sarkozy : Ça va, ça va... Je suis un peu stressé. Avec la Lybie. Et ma pré-campagne pour 2012. Et y'a DSK : viendra, viendra pas. Ça nous empêche de finaliser notre stratégie.
Obama : I understand.
Sarkozy : Et Le Pen nous oblige à nous placer à droite. Ça laisse un trou dans lequel DSK tentera de s'insérer.
Obama : Is there any way I can help, Nick ?
Sarkozy : Ah Barack, c'est gentil de proposer. Mais tout ce qu'on peut espérer, c'est un événement fortuit, tu comprends ?
Obama : I see what you mean, Nick... Well, nice talking to you. Take good care, buddy.
Sarkozy : Toi aussi Barack. À plus.



Sofitel New-York, 14 mai 2011, 10h58 (heure locale) :
Agent Pinky : Geronimo sort de la douche. Je répète, Geronimo sort de la douche. À vous de jouer, Blue. Do you copy ?
Agent Blue : Copy. J'enchaîne.



Sofitel New-York, suite 2806, 14 mai 2011, 11h00 (heure locale) :
Geronimo : Mais... mademoiselle... vous pourriez frapper avant d'entrer, non ?
Agent Blue : Je suis vraiment désolée monsieur, je croyais que... mais c'est qu'il est minuscule !
Geronimo : Qu'est-ce qui est minuscule ?
Agent Blue : Bah... le petit truc, là, qui pendouille.
Geronimo : Comment osez-vous !
Agent Blue : Pardonnez mon rire nerveux, mais je n'ai jamais vu d'effets personnels aussi minimalistes.
Geronimo : Je vous interdit de... Non mais attends un peu pouffiasse ! Je vais te montrer, moi !
(La suite de la conversation est inaudible.)


Palais de l'Élysée, 15 mai 2011, 7h09 (heure locale) :
Bruni : Mon poussin, tu as vu sur le site du Nouvel Obs ? DSK a été arrêté à New York. Incroyable !
Sarkozy : Ouais, mes services me l'ont annoncé hier, un peu avant le dîner.
Bruni : Mon chou, t'es vraiment trop fort. Et tu crois que sa carrière est finie ?
Sarkozy : Bof... Ici, c'est pas comme aux USA : un mec tue une actrice connue et fait seulement quatre années de taule. Alors pour une simple histoire de main au cul, je ne sais pas trop... Mais ces Ricains, ils manquent vraiment d'imagination.
Bruni : Qu'est-ce que tu veux dire, mon trésor ?
Sarkozy : Non, rien... une réflexion, comme ça... Tu veux un autre café, ma petite chouquette adorée ?


mercredi 4 mai 2011

30% plus de mieux !

Je suis à une gare de RER. Devant moi, un grand panneau me vend un nouveau téléphone. L'affiche dit : « Le premier mobile à écran incurvé. » Et en dessous, quelqu'un a écrit au feutre : « On s'en tape. »

J'ai l'impression de vivre dans un monde où on me sert des nouveaux produits selon un échéancier prédéterminé. Peu importe l'importance des nouveautés, ce qui compte, c'est que ça soit nouveau souvent.

Et les galériens de cette machinerie commerciale, ce sont les créatifs. Pauvres créatifs ! Non mais, pensez-y une minute : vous êtes un créatif, et votre client débarque avec sa grosse envie de sortir un truc nouveau. Il est obsédé par ses chiffres, et surtout ceux de ses compétiteurs. Sa marque doit rester pertinente sur l'échiquier. Il a la pression, le gros stress. Et son calmant, c'est la publicité.

Client : Alors voici la nouvelle version de notre biscuit Douceur Picarde.
Vous : Qu'est-ce qu'elle a de particulier par rapport à l'actuelle ?
Client : Elle sera fabriquée à Toulon. La version actuelle est faite à Caen, mais on va délocaliser parce que c'est moins cher.
Vous : Et quel est le bénéfice pour votre consommateur ?
Client : Je sais pas. C'est votre boulot de trouver. D'ailleurs vous me coûtez une fortune, alors démerdez-vous. Mais il me faut la nouvelle campagne sur toutes les chaînes dans deux semaines.


Le nouveau Paul : 30% plus de mieux !


Je ne suis pas créatif, mais j'ai beaucoup d'empathie pour ceux qui font ce travail. De manière récurrente, ils sont obligés de sexifier l'insexifiable. Parfois, ils ont des coups de génie. Mais la plupart du temps, ils accouchent de souris. Les délais sont serrés et le nouveau produit n'a rien de nouveau. Malgré les nuits blanches, ils n'arrivent qu'à de petites accroches qui bandent mou. Des trucs comme « Le nouveau Douceur Picarde : toute la France dans une bouchée. » Ou bien « Le premier mobile à écran incurvé. »

Si on ne ralentit pas l'échéancier de la pseudo-nouveauté, nous épuiserons nos créatifs. Le monde publicitaire deviendra morne et gris. Votre vie sera truffée de slogans insipides.
  • Le lait Papi Albert : c'est pas juste du lait !
  • La lessive White : comme avant, mais en mieux !
  • Le nouveau Front : encore plus National !
Imaginez à la télé. Si même les pubs deviennent moches, que nous restera-t-il ?


N.B. : un « créatif », en France, c'est un « publicitaire » au Québec.

mardi 3 mai 2011

Le Bloc est mort, vive ma migraine !

(À mes lecteurs Français : désolé, cette fois-ci je parle aux Québécois. Mais vous pouvez lire si ça vous intéresse.)

Depuis lundi soir, le Bloc Québécois se retrouve avec seulement quatre sièges à Ottawa. Les médias parlent de débâcle pour cet absurde parti. Moi je parlerais plutôt de grande victoire pour les séparatistes. Le Bloc est peut-être mort au combat, mais il a accompli sa mission-suicide.

Cette mission, je vous en parlais dans un autre billet, il y a environ 18 mois. Relisez les quatre derniers paragraphes.

En 20 ans d'existence, le Bloc a réussi à cantonner dans l'opposition, donc loin du pouvoir, la deuxième province canadienne. Les résultats de l'élection de lundi sont de loin les plus catastrophiques que le Québec ait connus. Seulement 6 sièges au gouvernement, pour une province qui compte le quart de la population canadienne. Par comparaison, le Nouveau-Brunswick (2,5% de la population) a obtenu 8 sièges. Et la Saskatchewan (4% de la population) aura 13 sièges. Je parle ici de sièges à la majorité, là où les projets sont élaborés, où les décisions sont prises, et où sont attribués les budgets. Là où les voix comptent.

Si certains d'entre vous rêvaient de meilleurs jours au Québec, faudra attendre. Maintenant qu'il a sa majorité, le P.M. Harper n'aura plus besoin de chercher à séduire l'électorat québécois. Même qu'il risque de vouloir déplacer le pouvoir, l'influence, et l'argent à l'ouest du pays, là où il a sa base. À tout le moins vers Toronto. Le Québec a voulu se cantonner dans la marginalité ; il aura ce qu'il souhaitait.



Bravo au Bloc pour sa patience au long de sa lente et fastidieuse mission d'érosion. Sa naissance comme parti, en 1991, a contribué à achever le Parti Conservateur. Je parle du Parti Conservateur de l'époque, le parti pan-canadien où le Québec était fortement représenté. N'oubliez pas que la formation portée au pouvoir lundi est en réalité le Reform Party de Preston Manning, qui a simplement racheté la marque conservatrice après sa faillite, question de se draper d'un logo mieux accepté (après un brève transition sous l'appellation "Alliance Canadienne").

Le Bloc s'est ensuite attaqué au Parti Libéral, autre institution où le Québec avait une voix forte et pertinente. Comme tout parti après quelques mandats, les Libéraux ont été coulés en bonne partie par leurs propres scandales. Mais ils ont grandement été aidés dans leur affaiblissement par le Bloc. Les Libéraux avaient deux pilliers : le Québec et L'Ontario. Le Bloc en a scié un pendant 15 ans.

En gros, en 20 ans, le Bloc a dépouillé le Québec de ses accès au pouvoir canadien. Mais il n'a proposé aucune solution de rechange. Dans le vide créé par l'effondrement des deux grands partis traditionnels, le Parti Conservateur (version nouvelle mouture du Reform) s'est installé. Et Dieu sait que le Québec n'est pas aimé dans le PC de Harper.

Ce lundi, au lieu de redonner un peu de vigueur aux Libéraux, le Québec à préféré une amourette avec le NPD, une formation marginale qui n'a aucune base dans la province, et qui n'a aucune connaissance du pouvoir. Il n'était pas question de voter pour Harper, et la haine des Libéraux entretenue par le Bloc est encore vive.

Résultat final : le Québec est complètement à la marge pour les quatre prochaines années.



Isolement politique, privation de pouvoir, stagnation économique. Les ingrédients des fameuses "conditions gagnantes" sont réunis. Encore mieux si le pouvoir est aux mains d'un groupe qui reconnaît plus ou moins la particularité culturelle du Québec. Les séparatistes ont tout en main pour faire monter la grogne. Parce que les sécessions, les séparations, vous croyez qu'elles sont bâties sur un sentiment de bonheur collectif ? Quand on vous a parlé de conditions gagnantes, aurait-on oublié de vous dire que la plus gagnante sera votre frustration ?

Belle coïncidence, des élections provinciales au Québec devraient survenir d'ici 12 à 18 mois. Le gouvernement Charest aura fait son temps. Seule solution de remplacement : le Parti Québécois. Et Duceppe qui se cherche un nouveau boulot...

Quoi qu'il fasse, j'ai le sentiment que Harper risque de passer à l'histoire. Si, malgré le rejet à son endroit, il ne néglige pas le Québec, il pourrait devenir ce remède de cheval qui aura soigné la province de son ver solitaire séparatiste. Mal nécessaire. Et pendant ses quatre années de purgatoire (ou de purgatif), le Québec verra peut-être la naissance d'une nouvelle force de centre-gauche, une fusion des Libéraux et du NPD, où il serait plus raisonnablement représenté. Mais si Harper se montre revanchard, les séparatistes pourraient bientôt avoir leur orgasme collectif. Un orgasme pour lequel le Québec aura servi de poupée gonflable.

lundi 2 mai 2011

Ben Laden : à moi les théories fumeuses

J'espère être le premier, mais probablement pas. Peu importe, je revendique le lancement des premières théories conspirationnistes à l'endroit d'Oussama Ben Laden. À moi la gloire sur les forums et autres lieux mondains de la toile !

Non, idiots que vous êtes, Ben Laden n'est pas mort. L'histoire d'Obama est cousue de fil blanc. Premièrement, on n'a même pas de cadavre. Les G.I. l'ont semble-t-il balancé en mer. Étrange, pour un gouvernement qui déclare avoir voulu respecter la tradition musulmane en disposant de la dépouille dans les 24 heures suivant le décès.

Mais on a de l'ADN, dira-t-on. L'ADN de qui ? Quel membre du grand public peut voir de l'ADN, le toucher, l'authentifier. Donnez-moi une licence Photoshop, et je vous ponds un très beau rapport d'analyse d'ADN, avec les images et tout, et Ousama Ben Laden en Helvetica sur la couverture.

Source photo : wikipedia.


Et encore une opération tenue dans un bled peuplé d'analphabètes, loin des iPhones et autres sources d'information dignes de ce nom. Pas d'images, sauf celles gracieusement fournies par la CIA et l'armée. Non mais, vous me prenez pour qui ?

Il aurait suffi de prendre le cadavre et de l'exposer à Ground Zero derrière une vitre pare-balles. Comme la Joconde au Louvre, ou Lenine à Moscou (toute ressemblance est fortuite). Et pour 10 dollars, t'aurais pu avoir ta photo. Ça aurait été tellement facile de fournir une preuve incontestable. Pourquoi il ne l'ont pas fait ?

Petit indice dans les déclaration américaines, je le répète pour les plus aveugles d'entre-vous : « le cadavre a été jeté en mer ». Oussama est effectivement monté sur un bateau. Mais à destination d'une île du Pacifique.

Bon, pour ceux qui s'inquièteraient de voir Oussama débarquer sur la même île que JFK, Marilyn et Elvis, ne paniquez pas. La CIA a une deuxième île, réservée aux politiciens, révolutionnaires, et autres ennemis de la nation. Ben Laden ira retrouver Hitler, le Che, Lee Harvey Oswald, Allende, et Pancho Villa.

Dernière preuve que tout ça est organisé : depuis deux ou trois ans, les méchants des films holywoodiens ne sont plus des Arabes, mais des Chinois. Preuve que l'industrie américaine de la coercition des esprits est tuyautée depuis longtemps sur la réorientation stratégique de l'État.

J'attends mon Pulitzer par courrier. Demandez mon adresse à la CIA.

dimanche 1 mai 2011

Galaxie politique

Il y a quelques mois, dans un billet intitulé Avec des amis comme ça, je comparais les partis politiques canadiens et français. J'avais utilisé cette image :

[...] si le parti politique canadien est une sorte de noyau atomique à forte gravité, son homologue français devra plutôt être vu comme un amas moléculaire à l'équilibre fragile, constamment soumis à la tentation opportuniste.

Joie dans mon coeur, l'Express a publié récemment une cartographie des partis français. Le magazine parle plutôt de "nébuleuse". Mais bon, qu'elle soit micro ou macro, la métaphore tient la route. Constatez-le par vous-mêmes :


Capture d'écran de l'Atlas de l'Express

Je vous invite à aller voir ce fascinant outil. Vous y trouverez des groupements aux noms savoureux, comme :
  • le Parti communiste réunionnais
  • Dessinons l'avenir avec Alain Girard
  • Savoie pour tous
  • Front de libération de Polynésie
  • L'union des non inscrits (il y a aussi Le groupe des non inscrits... mais je crois que les deux formations ne se parlent pas.)
  • L'association des objecteurs de croissance

Après, on se demandera pourquoi il est impossible d'obtenir un consensus sur quoi que ce soit en France...