samedi 5 juillet 2008

C’est ici que je vis maintenant


Je viens de signer mon bail. La signature du traité de Versailles a dû être moins laborieuse. Un peu plus et on fumait le calumet de la paix au son des tams-tams. J’ai tellement signé de trucs; sans le savoir j’ai peut-être autorisé le prélèvement d’un de mes reins mardi matin. Je suis dans mon appart et je sais pas si je devrais me sentir chez moi ou à l’hôtel. Je sors essayer le bistrot d’à côté (littéralement la porte à côté).

Au Québec, on a la moutarde forte qui monte au nez. Ici, ils ont la moutarde forte qui te drill un trou dans le sinus avec une mèche 3/8. J’essaie de rester le plus stoïque possile pendant que mon hypophyse fond. Je bouffe un tartare. Depuis mon arrivée, à tous les soirs y’avait quelqu’un à côté de moi qui commandait un tartare. Ce soir, c’est moi. Excellente source de protéine et de sang frais. C’est comme un t-bone malaxé, avec les épices, mais pas le BBQ. Super environnemental. C’est très bon, sauf qu’il faut apprendre à bien doser la moutarde.


Source photo : wikipedia.


Comme dessert, un pain perdu. Un pain perdu crissement bon. Du pain perdu, c’est des French Toasts. Mais là, c’est de la baguette avec un coulis de fraise, une boule de crème glacée et des feuilles de menthe. Rien de spectaculaire, sauf que c’est spectaculaire. La crème glacée est vraiment bonne, le contraste chaud-froid est merveilleux et le coulis ne fait pas trop confiture. La feuille de menthe goûte la vraie menthe, avec la petite arrière-odeur légèrement pisseuse qui contraste bien.

(Bon, là j’écoeure du monde avec le mot « pisseuse ». Mais il faut appeler les choses par leur nom. Le cumin frais, ça sent un petit peu le swing. Le parmesan sent les pieds. Certains scotches sentent le fard à ski. Certains fromages sentent presque la merde. La morue salée pue en criss. Et tout est bon.)

Alors on résume. Pour 25 euros, soit 40 piasses canadien, taxes et tip inclus, j’ai eu :

-Un kir

-Une bière

-Un tartare pomme frite

-Un pain perdu

-Un café

-Un calvados

Pas pire pantoute…

Le pain perdu était tellement bon, il m’a donné envie de rester pour un bout. C’est ici que je vis maintenant. Pour au moins 18 mois. Pour le meilleur et pour le pire.



2 commentaires:

Odile a dit…

Je suis maintenant abonnée à ton blog et le savoure.
L'angle de tes observations est toujours surprenante et nous fait voir un Paris que je n'aurais jamais pu découvrir sans ton regard si "paulesque"!
Comme on dit en escalade "Allez-Paul!!"

Anonyme a dit…

Hi! Hi! J'ai hâte que tu aies ta connexion Internet pour pouvoir lire tes délicieux (et un peu dégueu) billets! :-)))