mercredi 2 juillet 2008

De l’espace et de la masse


Source photo : wikipedia.


Les Français sont généralement sveltes, ce qui mystifie les scientifiques. Ces dernières années, les esprits mal avisés et les vendeurs de régimes se sont mis à évoquer l’existence d’un « diète méditerranéenne ». Quelle lubie!

En réalité, les citoyens de la république sont de grands consommateurs de jambons-beurres, de charcuteries adipeuses, et de boissons alcoolisées. Leurs jus de fruit contiennent des sucres ajoutés. Le déjeuner habituel est un croissant gras. Le café se boit souvent avec crème. Le Français moyen mange beaucoup de fromages et de yogourts entiers. Les pâtisseries sont populaires. Tout plat cuisiné baigne dans la sauce ou l’huile. Et à Paris, il est difficile de trouver un seul légume cru sans qu’il soit noyé dans de la mayonnaise.

Certains ont avancé l’hypothèse d’une dépense calorifique élevée due à la contraction des muscles de la bouche. Mais il s’avère que le parlage en cul-de-poule est pratiqué par une minorité de Français. De plus, la dépense énergétique est moins grande qu’anticipé.

Mais alors, d’où vient donc cette propension à la maigreur dans l’Hexagone?

Éminent anthropologue de terrain dont les travaux sont reconnus à l’échelle internationale, le docteur Paul Brisson s’est penché sur la question. Et ses récentes découvertes annoncent un bouleversement mondial dans le traitement de l’obésité, en plus de sonner le glas de l’industrie des diètes miracles.

Après de multiples observations, le docteur Brisson arrive à ce constat : il n’y a aucun lien de cause à effet entre le contrôle du poids et l’alimentation. La cause de l’obésité est… (roulement de tambour)… l’espace.

Déjà, d’anciennes écritures et éléments de la sagesse populaire laissaient entrevoir cette conclusion. Qui n’a pas déjà entendu le fameux dicton « La nature a horreur du vide », ou la bien connue tirade « Quand je m’achète des culottes trop grandes, je les remplis »?

Les habitants de France sont sveltes car ils vivent dans des endroits exigus. À tous les jours, ils sont soumis à un yoga intense dans leurs minuscules douches. Entrer dans leurs petites voitures demande la participation de muscles insoupçonnés. Ils baisent dans de petits lits. Ils boivent à de petites tables dans de petits cafés, en tenant de petits verres (250 ml), et rentrent aux petites heures de la nuit. Leurs habits sont petits, leurs cravates aussi.

Les Japonais, qui vivent dans des conditions similaires au Français, sont tout aussi sveltes. En fait, le niveau de svelteur est encore plus élevé au Japon, en corrélation direct avec la pénurie d’espace qui affecte l’archipel nippon.

Par opposition, les nord-américains n’ont jamais été aussi gros que depuis qu’on leur propose des vêtements XXL et des Lincoln Navigator. Leurs grands terrains et leurs amples bungalows leur imposent des volumes énormes à remplir. Or, la suralimentation n’est qu’un dérivé de la surconsommation, une réponse maladive au trauma du vide.

L’évidence saute aux yeux. La preuve est incontestable et d’une simplicité désarmante. Et la seule réponse valable à la découverte du Docteur Brisson est la suivante : « Mais pourquoi ni ai-je pas pensé? » Merci Docteur Brisson!


1 commentaire:

Flibuste a dit…

A mon avis, tout est dans l'art du jambon-beurre. J'aimerai tant que ce concept simpliste mais efficace s'exporte mieux au Québec ! Mais le monde insiste sur les ingrédients superflus comme la salade ou le chorizo froid et grassouillet.