vendredi 30 septembre 2011

Bientôt Noël

C'est bientôt Noël ! Dans peu de temps, le vieil obèse en rouge déferlera sur nos cieux pour nous balancer en pleine gueule des masses de cadeaux non souhaités. Et pour lesquels nous devrons simuler des orgasmes sociaux crédibles.

Je sais que Noël s'en vient parce que soudainement, depuis une semaine, banquiers et politiciens nous font des discours rassurants. Après une merdique année de bipolarité boursière, les traders semblent s'être unis pour au moins sauver la période des Fêtes. Le slogan de Christmas 2011 : "Finalement ça ne va pas si mal, prière de consommer". Comme du Valium : le calme est artificiel, mais ça fait du bien quand même.

Habituellement, on lance la campagne d'optimisme après les petits soupirs de novembre. Mais comme 2011 a été une année particulièrement morne, on "jump-start" le mouvement. En espérant qu'il tienne sans trop fléchir jusqu'à janvier.



Prochaine étape, la morosité de janvier-février 2012. Habituellement, c'est la saison de la grisaille boursière. Tous les "remis à plus tard" de l'économie seront au rendez-vous. Excellent timing pour la droite française, qui brigue un second mandat en mai. Elle aura tout en main pour faire peur aux portefeuilles, inquiéter le républicain, et proposer des "mesures de sauvetage dont la gauche est incapable". L'angoisse est plus contagieuse que l'espoir. Si la droite ne sait pas profiter de telles conditions, elle aura définitivement prouvé son incompétence.

Joie du matin

Selon ce papier, c'est tôt le matin et tard le soir que les messages Twitter sont les plus positifs. Donc, en majorité, les gens se font chier au boulot.

C'est une des grandes vérités de la vie. Peu importe le boulot, au quotidien tout le monde se fait chier. Même s'ils gagnent des millions juste pour jouer au ballon et faire des pubs de déodorant, les footballeurs professionnels finissent par se faire chier. Les footballeurs français vont même jusqu'à faire la grève. Johnny Depp se fait chier quand des femelles hystériques lui crèvent les tympans à Cannes. Barack Obama se fait chier quand il voit "B. Netanyahou" sur l'écran de son BlackBerry.

Dans un monde où l'espérance de vie augmente, et où l'âge de la retraite s'éloigne, ceux qui ont écoulé leur capital de naïveté doivent trouver une solution. La plus connue, la plus utilisée, c'est "la glande". Le but, pour ne pas trop se faire chier, c'est de se trouver une belle grosse boîte bien sclérosée. Parce que la glande est bel et bien une sclérose. Elle s'installe par petits dépôts rigides qui finissent par s'agglomérer et figer toute articulation. L'organisme affecté perd lentement de sa souplesse. Son activité diminue, ses attentes de productivité aussi. Un milieu parfait pour le glandeur.

Pour glander longtemps, et sereinement, il importe de choisir une société vieille et trop riche pour crever. Le genre de boîte qui, soumise à une crise grave, serait sauvée par l'État.

Dès votre entrée dans ce genre de structure, vous trouverez des complices. Le premier jour, suffit de traîner un peu au café, et de remarquer qui traîne avec vous. Ces gens sont importants, ne les ignorez pas. Pour être repéré, lancez-leur un défi : essayez de rester plus longtemps qu'eux. Ils adorent ! Pour le prix d'un second café, vous gagnerez des alliés à vie. Ces gens sont des V.I.P. de "Glande-Privée". Ils vous fileront rapidement une invit'.

L'effet secondaire de la glande est un certain cynisme. Impossible de le soigner, mais on peut tout de même en atténuer les symptômes avec une dose quotidienne de Dilbert.



Le cynisme est un poison étrange qui se combat lui-même. C'est la petite dose qui est mortelle. À forte dose, il agit plutôt comme un euphorisant. Avec un petit peu de Dilbert, on se sent moins seul.

Merci Dilbert.

jeudi 29 septembre 2011

Jamais malade

Je dois prendre environ 4 aspirines par année. Parfois, je me fais prescrire des antibiotiques quand je traîne une otite depuis 2 semaines. Ça vaut la peine d'attendre un peu : les otites partent souvent d'elles-mêmes au bout d'une dizaine de jours.

J'aimerais bien consommer plus de médicaments, surtout les lendemains de cuite. Mais bon, à chaque fois que je cherche du paracétamol (acétaminophène) dans mon armoire à pharmacie, je ne trouve que de vieilles boîtes vides. Donc je prends deux verres d'eau.

Et puis ce matin, je vois qu'en 2010, chaque Français à consommé 48 boîtes de médocs. Hum... Ça veut dire que pour maintenir la moyenne, y'a un Français qui se tape ma part. Disons que je me garde une boîte d'aspirine pour l'année. L'autre mec doit avaler ses 48 boîtes, plus 47 des miennes. Ça lui fait 95 boîtes par année. C'est du boulot. Merci, mec.

Source photo : wikipedia.


Ah, j'oubliais : j'ai eu cette année une épouvantable grippe française qui m'a mis sur le cul pendant 3 jours, inédit dans ma vie. J'ai dû prendre un sirop et deux sortes de cachets. Plus tard dans le mois j'ai acheté du sirop pour une toux persistante. J'ai aussi eu deux intox, mais je me suis soigné au jus de poule (parce que ça réhydrate et que ça se vomit bien).

Donc, en réalité, j'en suis à 5 boîtes par année. Tiens, j'ajoute 3 boîtes de comprimés pour le mal de tête, même si ce sont toujours mes amis qui me les vident :
"Ouah, le mal de crâne ! T'aurais pas du paracétamol ?
– Quoiiii ? J'entends pas !
– T'au-rais pas du PA-RA-CÉ-TA-MOL ? Parce que là on n'est qu'en septembre, et j'ai DÉJÀ consommé 51 BOÎTES. Je ne voudrais pas trop EX-PLO-SER MA MOYENNE. Et j'aimerais bien CONTINUER À BOIRE, parce que là c'est la FÊÊÊÊÊÊTE !!! WOUHOOOOU, YEEEEAH !!!!!"
(boum-tchikaboum-tchikaboum-tchikaboum...)

Huit ou neuf boîtes par année. Je suis loin du compte. Ça me fait un peu peur. Je me dis que les statistiques finissent toujours par nous rattraper.

mercredi 28 septembre 2011

Moi, économiste

Si être économiste consiste à se tromper une fois sur deux, moi aussi je peux le faire. Et c'est plus payant que météorologue.

Suivez ce conseil : faites le contraire de tout ce que je vous conseille.

Ces dernières semaines, les banques françaises se sont prises une râclée injuste en raison de rumeurs. Il y a deux jours, l'action de la SG croupissait à 15 euros, et je me disais : "C'est vraiment pas cher, c'est beaucoup trop bas, je devrais en acheter". D'autres boursicoteurs étaient prêts. En deux jours l'action est montée à 20 euros. Moi j'ai encore regardé le train passer, à trop écouter mon cerveau.

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Ceux qui ont encore des francs ont jusqu'au 17 février 2012 pour les convertir en euros. Après, c'est fini. Ils pourront servir de serviettes (napkin) colorées lors des repas d'anniversaire. Il y a quelques jours, je vous aurais dit d'attendre, parce que l'éclatement de la zone euro semblait imminent. Ça aurait été dommage de devoir aller une seconde fois à la banque, cette fois pour convertir vos euros en francs.

Mais pendant le week-end, les traders et économistes ont reçu une grosse livraison d'euphorisants par voie nasale. Alors depuis lundi tout est reparti à la hausse, on fait confiance aux Grecs, l'Europe est sauvée, les banques vont bien, youkaïdi !

On ne nous a pas expliqué pourquoi.

Source photo : wikipedia.


Mon pronostic : afin de limiter les avantages commerciaux de la Chine, qui maintient artificiellement sa monnaie basse, les dirigeants occidentaux on choisi de faire pareil. Leur méthode : se faire peur entre eux. Surveillez le taux de change de l'euro face au dollar canadien. Dès que l'euro passe un peu les 1,40 dollars, on nous parle de la Grèce. Dès lors, les bourses européennes chutent, et l'euro passe à 1,35 dollars. Dans le cadre de cette politique monétaire dite de la "trouille homéopathique", l'euro à 1,40 est un signal de vente. Il est aujourd'hui à 1,39. J'estime qu'on va nous faire peur dans les dix prochains jours.

GRÈCE !

(Je vous ai fait peur ?)

Mais bon, ne vous fiez pas à mon observation, en raison de cette autre observation : le truc "Désastre Grec" commence à avoir fait son temps. Il a bien fonctionné au cours des 18 derniers mois, mais il faut dorénavant claironner de plus en plus fort, pour des résultats de moins en moins durables. Même les expressions corsées comme "éclatement de la zone euro" et "forte exposition des banques aux actifs toxiques" ne causent plus qu'un tiède frisson sur les marchés.

Après l'Irlande, le Portugal et la Grèce, on devra bientôt passer à un épouvantail plus saisissant pour réguler la force de l'euro. Ma prédiction (à ne pas écouter) : "La France, sa dette, et son économie stagnante. A-t-elle les reins assez solide en cas de débandade ?" On fois qu'on aura usé la France pendant une douzaine de mois, on utilisera en dernier recours "L'Allemagne, moteur de l'Europe, souffre d'un ralentissement inquiétant". Après, on verra bien... On aura peut-être permis l'entrée de la Turquie dans l'euro, ce qui nous fournira un bouc émissaire opportun. Ou bien les Chinois auront eu le temps d'acheter 51% de l'Occident, alors le bordel de la dette leur retombera dessus.