dimanche 29 juin 2008

Pour ne pas parler des choses difficiles


Source photo : wikipedia.


Je marchais sur Ste-Catherine avec Karine avant mon départ. En fait, je me frayais un chemin. Pourquoi les gens ne s'arrêtent jamais dans un coin? Les gens préfèrent s'arrêter au beau milieu. Peu importe où, tant que c'est un beau milieu. Préférablement un beau milieu où il y a beaucoup de circulation.

À proximité des beaux milieux, il y a toujours des coins paisibles où personne ne circule. Où il ferait bon griller une cigarette, écrire un texto, ou décider bien tranquillement quelle direction on prendra. Mais les gens semblent préférer l'effervescence des beaux milieux. Ils aiment s'agglutiner, s'embouteiller, être dans le chemin.

Il y a aussi les moments d'indécision en haut de l'escalier roulant. Quel endroit génial pour soudainement se rappeler qu'on va quelque part, qu'il y a une direction à prendre, et que ça mérite réflexion. Et c'est toujours sympathique de sentir dans son dos le bouchon qui se crée, et la petite panique.

Avec l'arrivée de nouvelles sources de distractions piétonnière, IPod et cellulaires, c'est encore mieux. Les gens s'inventent de nouveaux beaux milieux. Pour nuire à la circulation, plus besoin d'un pas de porte, ou d'un trottoir devant l'entrée. On s'arrête brusquement là où l'on est, peu importe la direction du courant.

C'est le début de l'ère du beau milieu virtuel.

---------------

Je jet-lague en attendant ma chambre à l'hôtel. Tout le monde a un accent français. C'est dimanche à Paris. Tout est fermé. Je me demande où vont les parisiens le dimanche. En tout cas, pas au beau milieu.


1 commentaire:

Flibuste a dit…

Superbe texte !
Bravo à notre Paul international.