vendredi 2 décembre 2011

Mon remède à la crise

Le Figaro nous apprend qu'un fonctionnaire trop honnête risque la prison à vie parce qu'il a refusé de trafiquer les données sur la dette de la Grèce. En somme, on l'accuse d'avoir précipité la crise en présentant les données réelles, au lieu d'une fiction plus optimiste.

Plus je regarde les nouvelles, plus j'ai l'impression que le monde économique se comporte comme un fumeur de crack en proie à un délire schizoïde...

Si la Grèce a maquillé ses chiffres, il est possible que d'autres État l'aient fait aussi. Et des banques. Et des grosses sociétés... Qui est propre, et qui est sale ? Qu'est-ce qui est réel ? Ça ressemble au dopage dans le sport ; les chiffres du chrono ne servent plus à rien. Il ne permettent plus de déterminer qui est le meilleur athlète. Il y a toujours un doute. Déjà que certaines banques prêteuses sont incapables de mesurer leur avoir et leurs dettes avec précision, imaginez pour un État.

Dans ce contexte, on peut se demander, la crise existe-t-elle ? Si, du fait de données maquillées, nous n'avons plus de contact avec la réalité, comment affirmer avec certitude que c'est la crise ? Il semble courant de trafiquer les courbes sur lesquelles s'appuieront d'autre courbes, elles aussi trafiquées, tout ça pour rosir le portrait. Pourquoi ne pas appliquer ces techniques comptables à toute la crise ?

On n'a qu'à dire qu'il n'y a pas de crise, et puis c'est réglé...

Bon, en attendant qu'on me donne mon prix Nobel d'économie, voici un petit tour d'horizon :


Y'a pas que le saucisson

Les gourmets seront heureux d'apprendre que deux tiers des foies gras d'oie français, ce délice si cher aux défenseurs du terroir, provienent en fait de la Hongrie. Bon, avant de monter aux barricades, faut se rappeler que y'a beaucoup moins de centrales nucléaires en Hongrie qu'en France. Donc sur le long terme, c'est peut-être mieux comme ça...

Source photo : wikipedia.


Fatigué du fromage

Je suis blasé du fromage. J'ai essayé les bactéries les plus étranges, les plus vivaces, de la flore fromagère française. J'aurais une petite envie d'exotisme. Ça tombe bien, car la Chine vient d'autoriser les pâtes à faible dose de staphylocoques dorés. Mais seulement de faibles doses ! Il faut quand même prendre son temps pour habituer les gens. Car comme nous le détaille wikipedia, un staphylocoque doré, ça peut être assez coriace quand on n'est pas habitué.


À la bonne franquette

Sérieusement, si vous avez le goût du risque, la Chine est une destination merveilleuse. Des avions de ligne (occidentaux) réparés à la sauvette, aux critères d'embauche douteux, en passant par la créativité de l'industrie alimentaire, l'Empire du milieu promet une vie pleine de rebondissements.


Et en dessert

Pour ceux qui ont eu la patience de me suivre jusqu'ici, je recommande absolument la lecture de ce splendide papier du Nouvel Obs. On nous explique pourquoi les démagogues sont invincibles. Et donc, pourquoi nous sommes condamnés à être gouvernés par eux. Vous savez, ceux qui nous disaient : "gêner la croissance serait catastrophique". Et qui maintenant nous disent : "toutes les données le confirment, nous sommes au bord de l'abîme".


1 commentaire:

Trentaine Ordinaire a dit…

Cela me rappelle mon service militaire en 1996: à cause d'une visite de militaires de l'Est (dans le cadre de la démilitarisation), nous avions dû planquer des blindés que nous avions en trop par rapport aux papiers officiels.
Si en France, on fait cela alors dans des pays franchement militaristes...