lundi 25 octobre 2010

L'état de la France

Ces jours-ci, la France s'étouffe un peu sur cette grosse pilule raboteuse qu'est la réforme des retraites. Comme le rôle des médias est de construire l'enflure médiatique, mes amis et parents d'Amérique croient peut-être que je vis terré chez moi en attendant la fin des violences et du chaos national. Je viens donc au rapport afin de leur présenter un compte-rendu fidèle à la réalité. D'entrée de jeu, cessez de vous inquiéter. La France a souvent des problèmes digestifs, mais elle finit toujours par faire son petit rot.

Les transports

Si vous avez prévu rester coincés à Paris, la situation n'est pas trop mauvaise. La RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens, ou Reste Assis T'es Payé, selon les diverses interprétations entendues) participe plutôt mollement aux contestations. Les transports dans Paris sont donc très près de la normalité. Certaines mauvaises langues disent que les employés de la RATP se foutent bien de la réforme, car ils auraient droit à un régime particulier qui leur permettrait la retraite à 55 ans. Peu importe la raison, les métros roulent bien.

Les employés de la SNCF bénéficieraient aussi d'un régime avantageux. Mais tradition oblige, ils s'impliquent fortement dans le mouvement. La SNCF fait la grève depuis les 35 dernières années et ne se souvient plus trop pourquoi. Il n'est pas prévu que les contestations cessent avant 2041. Les conséquences sont la supression de certains trains et une dégradation du service. Ceci donne au pays des airs d'Italie, ce qui sera vu positivement par les amateurs d'exotisme et d'aventure.

Petite précision aux étrangers, l'interconnexion à Gare du Nord est suspendue. Tout le monde répète ça, mais personne n'explique ce que ça veut dire. C'est que les transports du centre de Paris sont assurés par la RATP, et ceux de la périphérie par la SNCF. Et le Transilien, peut-être. Allez donc savoir, on est en France. Gare du Nord est une espèce de ligne de démarcation entre les deux syndicats, comme il en existe une entre les deux Corées. Habituellement, c'est fluide. Mais en cas de conflit, comme la RATP et la SNCF ne s'entendent pas sur les moyens de pression, l'interconnexion est suspendue. Donc, si vous atterrissez à Roissy-CDG, vous attendrez au moins 30 minutes pour un train, et celui-ci vous laissera à Gare du Nord.

Pour ceux qui comptaient prendre le RER B pour aller de Roissy à Orly (l'autre aéroport), ben c'est loupé. On ne traverse plus Paris sans souffrance. Il y a trois options. La première, c'est de faire Roissy-Gare du Nord en RER-B version SNCF, traverser la ville en métro ou RER-B version RATP, et remonter sur le RER-B SNCF un peu plus loin. Rien compris ? C'est le charme de la France qui commence à opérer. Prévoir au moins 3 heures. La deuxième option est de prendre un taxi. Prenez aussi une hypothèque, car les autoroutes sont en travaux. La troisième option est la plus simple : posez le canon sur votre tempe et appuyez sur la détente. Vous trouverez une très bonne armurerie à côté de Gare de l'Est. Petite note en passant, si vous favorisez l'option 2 (taxi), n'oubliez pas qu'il y a pénurie de carburant (voir plus bas).

En fait, l'avion est à éviter ces jours-ci. Il est déjà difficile d'arriver à l'aéroport par voie terrestre car les accès sont parfois bloqués par des manifestants. Il faudra alors marcher (photo ici). De plus, comme les contrôleurs aériens participent au mouvement, il est possible que votre vol ait été annulé. Ceux qui arrivent par les airs ont plus de chance, ils pourront atterrir. Mais ça sera peut-être à Rennes, ce qui impliquera de rallier Paris en train SNCF (voir plus haut). Les vrais chanceux seront ceux dont l'avion aura été détourné vers une destination jouissant d'une meilleure cohésion sociale, comme le Soudan.


Source photo : wikipedia.


La pénurie d'essence

Après avoir évoqué une éventuelle pénurie d'essence pendant tout un week-end, ce qui a semé la panique et auto-réalisé la pénurie, les médias d'ici en remettent une couche. La semaine dernière, le gouvernement a fortement réagi en dépassant les quotas habituels de distribution aux stations-service. Ceci a presque permis un retour à la normale au cours des derniers jours. Déçus de voir la panique quasi-étouffée, les médias reviennent à la charge en évoquant une seconde vague de détérioration de l'approvisionnement.

Mais le gouvernement veille au grain et réquisitionne le personnel des 12 raffineries françaises (elles sont toutes en grève au moment d'écrire ceci) pour assurer un minimum de distribution. De plus, du carburant est importé des pays voisins. Toutefois, ces importations affectent les prix à la pompe, qui ont augmenté. En fait, il semble que les stations-service aient un peu anticipé la décision gouvernementale : elles ont commencé à augmenter les prix dès le début de l'auto-réalisation de la pénurie.

À Marseille

Certains grévistes impliqués dans d'autres conflits, ailleurs en France, ont décidé d'abandonner leurs revendications initiales pour joindre le mouvement contre la réforme des retraites. À Marseille, le port est en grève depuis un mois, de même que les cantines scolaires. Mais, on ne craint pas trop pour l'approvisionnement alimentaire, car les éboueurs sont aussi en grève. Il y a toutefois pénurie du livre "Comment apprêter les restes" à la FNAC. Petit conseil aux touristes : si vous n'êtes pas habitués aux odeurs prenantes, commencez par Haïti.

La casse

À Montréal, quand les Canadiens remportent la finale de la division Est, on défile en masse sur Sainte-Catherine. Des délinquants désoeuvrés profitent de ce mouvement de foule pour casser des vitrines et brûler des voiture. C'est la même chose en France. Mais comme l'équipe nationale de foot est complètement nulle, on défile contre la réforme. Faut bien une raison.

Dans les prochains jours

Ici, s'il y a truc encore plus sacro-saint que le droit de grève, c'est les vacances. Or, nous sommes en plein congé scolaire de la Toussaint. L'appareil politique espère grandement que cette accalmie permettra d'étouffer le mouvement de contestation. Mais les syndicats ne l'entendent pas ainsi : ils ont prévu deux nouvelles journées nationales de manifestations. C'est le taux de participation à ces journées qui nous dira si le mouvement a encore du souffle.

On peut s'interroger sur la pertinence de ces deux nouvelles journées, puisque le texte de la réforme a déjà été accepté au Sénat. Plus que quelques formalités pour qu'il devienne loi. Cela dit, quand il s'agit de descendre dans la rue, les Français ont maintes fois prouvé qu'ils n'ont pas nécessairement besoin d'une raison pertinente.

De leur côté, les médias font tout pour titiller les braises de la protestation, avec des titres comme "Le mouvement semble faiblir" et "Retraites : les mouvements sociaux prendront-ils fin une fois la loi votée ?" Il faut comprendre les journalistes. Ils adorent les grèves, car ça fait du boulot facile : vox-pop dans la foule, interlocuteurs connus et disponibles, reportages en métropole, entrevues gratos. À la limite, on peut même rejouer les images de la dernière fois. Je l'ai constaté sur France 3, qui m'a mis deux jours de suite le même Parisien dans la même file qui disait la même chose en attendant de pouvoir faire le même plein d'essence. Mais soyons justes, les journalistes ont le droit de ne pas bosser eux aussi.

J'espère que ça vous éclaire.


P.S. - Un système public, ça se paye. À vous, Français, qui défilez jusqu'à Place de la Nation (où j'habite) parce que vous voulez conserver la retraite à 60 ans. Quand vous avez fini votre marche, quand les mégaphones sont éteints, et que vous prenez le métro pour rentrer à la maison, payez donc votre ticket au lieu de sauter par dessus le tourniquet. Pendant les manifs, je vois 1 voyageur sur 2 frauder. Et 3 sur 5 ont leurs vêtements couverts d'autocollants syndicaux. Ça me rend un peu cynique.

dimanche 17 octobre 2010

Falut Sred

Salut Fred. Je tiens à te dire merci pour cette jolie soirée de vendredi. Merci beaucoup.

Fred m'a donné l'occasion de jouer au barman en l'honneur de sa toujours charmante Charlène, dont c'était l'anniversaire. Petite soirée de cocktails qui est devenue nuit, puis petit matin. Je suis rentré en taxi à l'aube, et j'ai traîné une merveilleuse gueule de bois jusqu'au samedi soir.



C'était en compagnie de potes sympathiques, et bien sûr de copines, toutes délicieuses et délicieusement parisiennes. On a ri, on a dansé, on a bu, on a fumé 97895 cloppes. Merci aussi aux voisins, trop couillons pour appeler les flics. C'était un peu ma petite vengeance, pour tout mon sommeil troublé par mes propres voisins ces deux dernières années.

J'aime Fred pour sa manière de dire des énormités avec classe. Il sait être obscène sans être vulgaire, et vulgaire sans être obscène.

À gauche sur la photo, Fred joue à ressembler à Andrew Loog Oldham. Droits d'auteurs obligent, notez que j'ai piqué la photo sur le profil facebook d'une de ses amies, Anaïs Vercken, photographe. Toutefois, dans les commentaires, une certaine Claudia Gomez revendique la maternité du cliché. Je les laisse démêler ça.

Amitiés à Charlène.

Passages

Une visite souvent négligée à Paris, c'est celle des passages et galeries. La preuve : je l'ai négligée pendant 2 ans.

Les passages sont des galeries commerciales recouvertes, percées au 19e siècle à travers certains longs immeubles. L'ancêtre du « centre d'achat ». La plupart sont tombés en désuétude au début du 20e siècle. Mais depuis quelques années, beaucoup ont été restaurés et offrent au flâneur parisien un cadre de promenade paisible, feutré, et très rétro. À défaut de parc, ils sont un bon moyen de s'isoler des mobylettes et des klaxons.

J'ai commencé au nord de Réaumur, autour de ce quartier qu'on appelle Le Sentier. Peu attirante pour le touriste pressé, cette zone est surtout consacrée à la confection textile, à la prostitution, et aux mauvais kébabs. Le passage Brady est connu pour ses restos indo-pakistanais. Il y aussi quelques épiceries, pour celui qui souhaite se procurer son curcuma sans avoir à remonter jusqu'à la station La Chapelle. Sinon, le lieu est sans grand intérêt.

Au sud du boulevard Saint-Denis, on trouve les passages Lemoine, Sainte-Foy, du Ponceau, et du Caire. Dédiés au commerce en gros, ils sont souvent fermés le week-end. Le coup d'oeil à travers la grille me laisse suspecter la présence de nombreux grossistes du cache-sexe en nylon.



Plus au sud, près de Montorgueil, c'est plus joli. Le passage du Grand-Cerf a conservé ses boiseries et son éclairage rétro.





J'enchaîne avec le passage du Bourg-L'Abbé. Occupé par des artisans, il est moins fréquenté. Pastels sympas et beau baromètre ancien près de la sortie Est. J'y croise un petit chien qui s'ennuie et un marcheur qui ne veut pas être reconnu.



Plus près du Louvre, les passages se font plus luxueux. On n'est pas loin de la rue Saint-Honoré, haut lieu du sac à main à 800 euros. Je commence par la Galerie Véro-Dodat. Boutiques d'art et extravagances derrière les boiseries. Ça laisse entendre des « môssieur » nasillards, mais c'est joli.





Je coupe par le Jardin du Palais Royal, un beau carré de verdure bien caché, pour déboucher dans la Galerie Colbert. Occupée par des institutions, elle fait un peu endormie. Sa voisine, la Galerie Vivienne, est plus animée. On est pas loin de chez Jean-Paul Gaultier, et le lieu est très propret. Verrière d'époque, beaux plâtres, et vitrines soignées. Superbe coin pour un premier rendez-vous avec une Parisienne.









Près de l'Opéra et du « quartier japonais », le passage Choiseul est resté plus démocratique. On y trouve restos asiatiques et boutiques colorées.





En remontant au delà de la Bourse, vers les Grands Boulevards, un groupe de passages offrent plusieurs curiosités, ce qui plaît bien au touriste à la recherche d'une « ambiance parisienne ». Les galeries Feydeau, Montmartre, et Saint-Marc attirent une variété de collectionneurs. Ça va jusqu'à la placomusophilie, le snobisme ultime en matière de capsule.



Ces galeries sont traversées par le passage des Panoramas, lieu animé où se succèdent en rang serré brasseries bon marché et boutiques de philatélie.



Je traverse le boulevard Poissonnière pour emprunter le passage Jouffroy, toujours bondé. C'est ici que se trouve le Musée Grévin et sa collection de chandelles humanoïdes. De Mozart à Einstein, en passant par Céline Dion. Beaucoup adorent. Le lieu est animé par des acteurs qui tentent de recréer le Belle Époque. On y va aussi pour les boutiques de miniatures et de maisons de poupée. Il y a quelque chose de rigolo dans les cageots de fruits, caisses de Coca-Cola et boîtes de Pringles version Lilliput.





Plus loin, le passage regroupe quelques bouquinistes.



Je finis la marche avec un dernier corridor, le passage Verdeau. Joli mais sans plus, il débouche sur la rue du Faubourg Montmartre, où on trouve tout ce qu'il faut pour se rassasier. Pour ceux que ça intéresse, voici un petit itinéraire je j'ai conçu sur Google Maps.


P.S. : je vais être moins actif sur ce blog dans les prochaines semaines. Je reçois la charmante visite de MissK et j'ai prévu plusieurs sorties : Cotentin, Munich, Bruges, Florence. Je vous mettrai des photos de mes bouffes au retour.

samedi 9 octobre 2010

Lumières

Récemment, je me reprochais de ne pas avoir assez photographié les belles assiettes qui m'ont été présentées. Mais au cours de mon séjour européen, y'a pas que mon palais qui s'est fait plaisir. Y'a aussi mes yeux. Je partage avec vous quelques unes de plus belles lumières que j'ai fixées sur carte-mémoire. (Pour voir les photos en plus grand, cliquez-les. Elles font en moyenne 1000 par 750 pixels)

Paris

Puisque j'y suis, autant la prendre en photo. Voici le derrière de Notre-Dame, zoomé du Pont de Sully, à la fin du jour.



Pendant les six mois de présidence française à l'Union européenne, la Tour Eiffel était éclairée de bleu.



Escapades

Rando dans les Alpes : pause bouffe au Lac Sainte-Anne, en chemin vers le Col Girardin.



Y'a Nice aussi, qui sait me faire sourire. Avec la mer qui bat la plage, ça fait des embruns.



Cette vapeur marine attrape les rayons en soirée.



Le petit côté italien des Niçois ressort dans le choix des couleurs.



À l'abri

On voit de belles choses dans les musées et églises. Je me suis constitué une bonne collection de vitraux et d'oeuvres intéressantes. Comme ce superbe vitrail art nouveau d'Alfons Mucha, à la Cathédrale Saint-Guy de Prague.



Mais pas besoin d'aller dans les capitales. Ici un portrait à Notre-Dame de l'Annonciation, dans le village de Bricquebec.



Reflets dans l'eau de la piscine de Roubaix, près de Lille. Un ancien bain public transformé en très joli musée. MissK vous en a déjà parlé.



Au Musée d'art catalan de Barcelone, Ombres réfléchies, Lluis Masriera, 1920.



Mais le Ciel...

Mais le Ciel, c'est le Cotentin. Si j'ai une région à vendre en France, c'est cette magnifique péninsule de Normandie. Coup de foudre pour MissK et moi. Pour mille raisons, dont celles-ci :











mardi 5 octobre 2010

L'homme qui valait 3 milliards

L'homme qui valait 3 milliards en France n'en valait que 6 millions aux USA. Là je vous entends dire : « Mais de quoi il cause, ce con ? »

Je parle de Steve Austin, l'homme de six millions. Autour d'une bière avec les copains français, nous ressassons des souvenirs d'enfance. Nous parlons de l'école, des vacances chez mémé, et bien sûr de nos émissions de télé préférées. Et soudain j'ai ce flash : « Ah oui ! Et y'avait l'homme de six millions !
— Hein ?
— L'homme de six millions !
— Putain, mais de quoi tu parles, le Caribou ?
— Vous aviez pas ça en France, l'homme de six millions ? Steve Austin, l'homme bionique ?
— Haaaaa ! Tu veux dire l'homme qui valait trois milliards ?
— Trois milliards ! Mais vous êtes malades ! Je veux bien admettre que tout projet français éclate son budget, mais trois milliards ? Quand même ! »


Source photo : wikipedia.


Titillé par la chose, je me dois de faire quelques recherches. Direction le marché des changes. Dans l'esprit du Français de 1975, six millions, c'est pas beaucoup d'argent. Du moins pas assez pour fabriquer un homme bionique.

C'est que le franc de l'époque vaut environ 20 cents américains. Le taux de change est environ à 5 francs pour 1 dollar. Après un petit calcul, vous me faites remarquer que 6 millions US valaient donc 30 millions de francs, et qu'on est loin du compte.

Je me suis aussi posé la question. J'ai continué les recherches. Steve Austin valait bien 30 millions, mais en NOUVEAUX francs. L'ancien franc, lui, valait 100 fois moins.

« Mais de quoi il cause, ce con ? »

Bon, je vous éclaire. Après la 2e guerre, la France adhère au nouveau système monétaire international défini par les accords de Bretton-Woods. La valeur du franc de l'époque est appuyée sur le double étalon or et dollar. Un dollar US vaut cinquante anciens francs.

Mais la France est en reconstruction, les conditions économiques sont difficiles, et le franc subit plusieurs dévaluations. En 1958, il faut 420 anciens francs pour acheter un maigre dollar US. La moindre petite nuit au bordel nécessite le transport d'une mallette pleine de billets. Sans compter qu'il devient impossible de faire ses comptes sur les calculatrices de l'époque.

Le général de Gaulle décide donc de rémédier à la situation en créant le nouveau franc. Il vaut 100 anciens francs et est mis en circulation en janvier 1960. Bien sûr, c'est avant Steve Austin. Mais, selon divers commentaires trouvés sur internet, les Français auraient gardé pendant quelques années l'habitude d'exprimer les grosses sommes en anciens francs.

Donc, on a 6 millions US multiplié par le taux de change, et converti en anciens francs (6 000 000 × 5 × 100). Ça donne 3 milliards. CQFD.

En passant, y'a le même phénomène avec l'euro aujourd'hui : pour bien visualiser prix d'une maison, mon copain Gilles s'avoue obligé de convertir de l'euro vers les francs. C'est toujours comme ça quand on change l'étalon de mesure. Mon père parle en kilomètres, mais pense en milles. Et moi, je suis incapable de donner ma hauteur en centimètre. Je mesure 5 pieds 9 pouces. Et demie.

(L'histoire du franc ici.)



dimanche 3 octobre 2010

Pause pub

Petite pause pub pour une maison que j'adore. C'est Debauve et Gallais, un chocolatier parisien. J'aime particulièrement leur petite boutique, près de la Bourse de Paris, dans le 2e.



C'est pas l'ambiance Fauchon. Ils font un peu Vieille France : marbre, boiseries, faïences fleuries, courtoisie discrète. Mais d'une certaine manière, avec plus de 200 ans de métier, on peut parler de tradition.



Mon péché à moi, c'est leurs palets : un beau gros morceau de chocolat fourré d'une ganache ou autre trésor. Mon dernier en date, c'était rhum et crème de marrons. Tout simplement somptueux. La coque de chocolat est craquante, juste assez épaisse, mais toujours délicate. À l'intérieur, une crème légère d'une onctuosité parfaite. Jamais trop sucrés, bien dosés, les mélanges s'affichent clairement, mais avec finesse.

Généralement, le plaisir me colle au coeur et à l'esprit pendant environ 48 heures. Ça, c'est après que j'aie repris conscience. Parce que pendant la dégustation, je ne suis plus tout à fait sur terre.



Lors de votre prochain passage à Paris, pour votre envie de goûter le ciel. Rive Gauche : 30, rue des Saint-Pères, dans le 7e. Et Rive Droite : 33, rue Vivienne, dans le 2e. Et ça vous changera de ce que j'appellerais les « usines à macarons ».