mardi 21 juin 2011

Le Français est nul au lit

Les talents de dragueur du Français sont réputés mondialement. Il est médaillé d'argent du savoir parler au femmes, juste derrière l'Italien. Mais, semble-t-il (et je suis tellement heureux de le diffuser), le Français est nul au lit. Un cancre absolu. Lamentable.

Et qu'est-ce qui me permet de dire ça ? Simplement que l'association Osez le féminisme vient de lancer une campagne nationale pour démystifier le clitoris. Ça s'appelle Osez le clito.

J'adore le titre de la campagne : "Osez le clito". Ça illustre un peu comment ce génial petit organe semble être perçu ici. Un truc accessoire, exotique, voire étrange. On dit "Osez le clito" comme on dirait "Osez le parachutisme", ou bien "Osez le poulet au chocolat" (recette mexicaine délicieuse). Je trouve que ça en dit long sur le (piètre) niveau d'expertise du Français moyen en matière de plaisir féminin.

Je ne suis pas Casanova, mais je sais où trouver un clitoris, et surtout quoi faire avec. Merde, mais c'est l'enfance de l'art ! Environ 9 femmes sur 10 sont clitoridiennes. Ignorer l'existence et le mode d'emploi du clito, c'est comme jouer du piano avec un seul doigt. (Et ne faites pas de mauvais esprit en me répondant : "on peut très bien jouer du clito avec un seul doigt.")

Et cette magnifique petite vidéo, qui en dit encore plus long :



Vous avez remarqué les petits sourires complices, la petite timidité ? Comme si le clito était un truc d'initiés, un secret rigolo. Allo la France ? Réveille-toi un peu. Parce que depuis que tu t'es endormie, en 1850, l'humanité a conquis des lieux inédits, comme l'espace, le fond des océans, et la petite culotte.

En plus, la campagne est mentionnée partout : Elle, les Inrocks, l'Express, 20minutes.fr (d'ailleurs, 20 minutes suffisent amplement à exprimer tout le potentiel du clito, si madame veut bien jouer le jeu). Donc, LA grosse nouvelle, la révélation en France : les femmes aussi ont le droit de jouir.

Ai-je besoin d'ajouter quelque chose ? Ceci, peut-être : mesdames, si vous souhaitez être bien draguée, un Français fera du beau boulot. Mais pour la baise, essayez l'exotisme. Les Québécois, par exemple. Pour eux, votre petit rubis n'a rien d'une bébête étrange. Ils l'adorent.

lundi 20 juin 2011

Le Caca parisien : A.O.C. de demain

Grand jour pour les coprophages et autres gastronomes. Fox News, organe de presse toujours crédible et pertinent, nous annonce que des scientifiques japonais sont enfin arrivés à synthétiser de la "viande" à partir d'excréments humains.

Ayant remarqué que le caca est truffé de bactéries riches en protéines, Mitsuyuki Ikeda, du Okayama Laboratory, a entrepris de nous cuisiner des boues d'égout, auxquelles il a ajouté du soja, des parfums, et des colorants alimentaires. Le résultat est un festin digne de Ferran Adrià : aromatique, peu gras, et très riche en minéraux essentiels.

Bon, avant d'aller plus loin, je dois vous avouer que cette histoire sent mauvais. Mais, en plus de Fox News, la nouvelle a été relayée par Yahoo News, le International Business Times, CBS News, le Huffington Post, et RTL. Alors si on ne peut plus faire confiance aux journalistes, qui croira-t-on ? Les politiciens ?

Source photo : wikipedia.


Pour le moment, le coût de production de cette viande synthétique est 20 fois plus élevé que celui de la viande normale. Toutefois, grâce aux talents de nos industriels et à l'accès inépuisable à une matière première peu coûteuse, on risque fort de voir le produit débarquer dans nos assiettes prochainement.

Certes, sa mise en marché pourra rencontrer quelques écueils. Des approches marketing de pointe devront faciliter la digestion du frein psychologique chez les consommateurs. Un slogan comme "Aussi bon qu'une andouillette" pourrait gagner à la merdoviande une base solide chez certains gourmets. On pourra aussi séduire les ménagères avec des recettes à réaliser soi-même, à la maison.

Sur un marché comme l'Europe, il faudra également tenir compte des particularités culturelles. Certaines régions voudront défendre leur terroir scatologique avec des A.O.C. Les Français accepteront-ils de manger du caca allemand ? De plus, certaines chaînes de restauration rapide devront se soucier de produire des boulettes halal.

La question de la traçabilité est aussi pertinente, et elle présente un défi de taille. Il faudra plus d'un effort pour arriver à livrer cette grosse commande. Un premier projet-pilote prévoit de distribuer gratuitement dans les supermarchés parisiens un papier hygiénique présentant ce motif : "Fait à Paris, le __/__/____ par __________".

J'anticipe déjà le jour où les blogs qui se consacrent au gastrotourisme vanteront certaines destinations pour la qualité de leur "viande". Celle du Périgord, avec son intense parfum de truffe. Ou celle de Kuala Lumpur, exotique et bien relevée. L'archipel nippon pourra même développer toute une variété de sushis qui allieront la finesse de la chair crue à un risque alimentaire grisant, similaire à celui que procure le Fugu, ce poisson aux toxines mortelles.

Réjouissons-nous : l'avenir est sombre. Vous en connaissez déjà la couleur.

dimanche 19 juin 2011

French Touch = Chaos

Ça fait trois fois que cette conne me pousse dans le dos. Pas qu'elle me pousse vraiment ; elle s'appuie un peu. Elle me "souffle dans le cou", comme on dit. Elle n'aime pas que je laisse un espace entre moi et la personne devant. Elle sait que quelqu'un pourrait chercher à s'y glisser. D'ailleurs, elle aimerait bien le faire. Je la sens qui veut me déborder par la droite. Discrètement, un centimètre à la fois. Au risque d'être séparée de son groupe. Dilemme en partie solutionné par le fait que deux de ses potes essaient aussi une progression par mon flan gauche.

La zone embarquement d'un vol low-cost est un excellent endroit pour observer le comportement du Français moyen en file d'attente. Fascinant. Un immense caillot humain qui s'abandonne au chaos, ignorant conscience et consignes.

Tous savent que les premiers à passer seront ceux qui ont payé pour un billet coupe-file. Mais dès l'appel, le troupeau se resserre, interdisant toute pénétration. C'est ensuite les passagers ayant besoin d'assistance qui doivent jouer du coude, béquilles et poussettes à bout de bras, sous des regards fusillants de jalousie. Et malgré les annonces répétitives rappelant la politique stricte d'un seul bagage en cabine, on continue à râler sans se préoccuper de ses trois sacs du duty-free.

La conne cherche toujours à me dépasser. Même si c'est Budapest, et que nous serons d'abord entassés dans un bus, parce que le vieux bâtiment n'a pas de passerelle. Et qu'ensuite, deux portes de l'appareil seront ouvertes pour l'embarquement. Des facteurs de brassage susceptibles d'annuler tout avantage positionnel gagné dans la queue (si on ose appeler ça une queue). Et impossible de feindre l'ignorance, car tout est à portée de vue : les bus qui font cérémonieusement la navette sur les ridicules 20 mètres qui séparent le coucou du terminal.

La conne est conne, aussi parce que les low-cost pratiquent un certain égalitarisme en matière d'inconfort aérien. Que les trois bons sièges ont déjà été pris par les quelques détenteurs de billets easy-je-vous-nique-tous. Mais surtout, parce qu'il y a de la place pour tout le monde.

(Classique gracieusement emprunté à ses créateurs et diffuseurs)



C'est ce qui m'étonne le plus dans la version française du chaos en file d'attente. Entendez-moi, ce chaos n'est pas typiquement français ; je l'ai vu dans d'autres sociétés. Mais à la différence de la France, il s'agissait de sociétés sujettes aux pénuries. La particularité du Français, c'est qu'il conserve ses comportements chaotiques dans des situations non pénuriques.

Aux USA, quand on meurt piétiné sur le linoléum d'une grande surface un 23 décembre, c'est qu'il ne reste plus que 10 poupées Elmo dans toute la ville. En Grèce, quand on fout son doigt dans l'oeil d'une vieille en guise de riposte à ses coups de canne, c'est qu'il n'y a que 20 places dans le mini-bus, pour 62 personnes à la station. À Calcutta, quand on fait un croc-en-béquille au mutilé devant soi, c'est parce qu'il ne reste que deux kilos de riz au comptoir de la Croix Rouge. Toutefois, dès que l'approvisionnement est garanti, ces peuples retrouvent civisme et courtoisie.

Mais pas en France. Les MacDo du pays sont les seuls au monde à ne pas voir défiler des rangs de clients souriants et bien alignés. Ici, on lance comme on peut burgers et sundaes à un mur mouvant de corps humains qui gesticulent et gueulent.

Je trouve ça paradoxal, venant d'une société qui se revendique de Descartes et des Lumières. Au terminal de Budapest, à côté des Français, un beau rang d'Anglais, tout droit et bien espacé, attendait patiemment son vol vers Luton UK. Pas de rouspétage, malgré l'annonce d'un retard de deux heures.

Si je m'étonne du comportement français, sachez que je ne le condamne pas. Je me dis qu'il est peut-être le fruit d'un esprit plus fin, supérieur. Il y a quelques années, j'avais lu dans Science et Vie qu'une simulation informatique avait comparé des modèles d'évacuation chaotiques et ordonnés. À la surprise des chercheurs, les modèles chaotiques s'étaient avérés légèrement plus efficaces.

dimanche 5 juin 2011

Tout le français dans un mot

Peuvent être rassurés ceux qui s'inquiètent de l'anglicisation du français. Même si on l'érode à sa périphérie, la langue de Molière garde son noyau intact. Avec un seul petit mot de français, on peut tout dire. Ce mot, c'est :

Putain

La vidéoblogueuse Michelle Chmielewski, une américaine expatriée à Paris, estime que ces deux syllabes magiques lui permettent de se faire comprendre dans 99,5% des contextes. Et elle nous en fait la démonstration (en anglais) :



Version française. Dans l'ordre, voici ce que Michelle fait dire au mot putain dans sa vidéo :
  • Enchanté.
  • J'ai faim.
  • Je suis perdu.
  • Je suis fatigué.
  • Tu es vraiment joli.
  • J'ai marché dans du caca de chien.
  • Vraiment superbe, ton sombrero mexicain.
  • Je crois que j'ai trop bu de champagne.
  • J'ai perdu mon chemin dans la jungle.
  • J'ai trouvé mon hérisson, et tu en as un toi aussi!
  • Je cherche les WC.
  • Regarde cette fille, son cul est gi-gan-tesque.
  • Je suis devenu mime.
  • Cesse de m'agresser avec ce brin de spaghetti.
  • Je suis coincé et je n'arrive plus à sortir.
  • Vous avez été renvoyé vers un lien faussement pertinent. (Rickrolling)
  • Vous avez été ladygagaïsé.



P.S. - Merci à monsieur C. Muelas, qui m'a fait suivre la vidéo de Michelle.