"Dis-moi ce que tu manges", selon le dicton. Dans le cas des Français, on pourrait aussi y aller d'un "dis-moi ce que tu bois"... Si vous organisez vos voyages en fonction de votre gourmandise, je vous suggère très fortement la lecture de
cet article. Il pointe vers une carte de France où sont listés, par région, les
dix produits alimentaires les plus surconsommés par les Français.
Le tout est basé sur une étude de Nielsen. On y parle de "surconsommation par région" en référence à la moyenne nationale. Ainsi, on y dit que les habitants du Rhône consomment 42% plus de concentré de tomate que le reste des Français. Donc, si le Français moyen mange 100 millilitres de concentré, l'habitant du
Rhône en avalera 142 millilitres. Autre exemple, dans la
Saône-et-Loire, où on déguste 107% plus d'escargots et de grenouilles surgelés que dans le reste de la France. Ce qui revient à dire qu'on y mange deux fois plus de batraciens qu'ailleurs au pays.
Et pourquoi ça vous aiderait dans la planification d'un voyage ? Très simple, suffit d'interpréter un peu les données. Dans le
Gers, on mange quatre fois plus de féculents que la moyenne. Donc apportez votre pince-nez. Pour des vacances alcoolisées, choisissez le
Cantal, où il se boit 12 fois plus de
gentiane. Et la région du
Calvados fait honneur à son alcool homonyme, avec une consommation dépassant de 6 fois la moyenne nationale. Le coin de l'Alsace n'est pas en reste : dans le
Bas-Rhin, on avale 13 fois plus d'amer brun qu'ailleurs. L'amer brun, c'est du
Picon. Ça se dilue dans de la bière...
Si vous privilégiez l'attaque cardiaque à la cirrhose, plusieurs régions de France ont ce qu'il vous faut. Dans la
Sarthe, vous pourrez manger 5,5 fois plus de rillettes. Pour ceux qui ont la dent sucrée, on avale 3,5 fois plus de pain d'épice dans la
Côte-d'Or. Et si vous rêvez de malbouffe, je vous recommande le
Pas-de-Calais, où on dévore 4 fois plus de viande en conserve et 3 fois plus de graisse pour friture. Pour sa part, le célibataire noctambule évitera la ceinture ouest de Paris (
Seine-Saint-Denis,
Seine-et-Marne), où on remarque une forte surconsommation d'aliments infantiles (lire "banlieue pavillonnaire pour nouvelles familles").
La carte me conforte aussi dans une de mes croyances les plus tenaces :
on mange mal à Paris. À ce propos, les gens refusent souvent de me croire. Quand je parle de restos dégueulasses et de réputation surfaite, les Parigots patriotes veulent me lapider. Or, que surconsomme-t-on dans la Métropole, selon l'étude ? Dans ce ordre :
- Boissons aux fruits
- Soupes
- Lait frais
- Jus de légumes
- Salade et crudités préparées
- Tequila
- Produits diététiques
- Thé
- Pâtes fraîches
- Gin
Vous appelez ça de la gatronomie, vous ? Moi j'appelle ça "picoler aux cocktails le samedi soir, et faire régime le reste de la semaine". Paris n'est pas une ville de bonne chère. C'est une ville de mannequins cocaïnés. On y consacre la moitié de son budget à se loger, et l'autre moitié à acheter des t-shirts pseudo-usés chez
The Kooples ou
Zadig et Voltaire. À Paris, les gourmands subissent l'opprobre. À Paris, s'il reste un peu de fric, on se paie des pâtes. Sinon c'est café-cloppe.