Je pris l’article, passai à la caisse. Modèle de base, 49 euros, pas de fla-fla. Je ne le savais pas, mais sous son allure épurée, ce que je venais de me procurer était « ze big gun ». J’avais lu sur l’étiquette descriptive « Repassage vertical : oui ». C’était ce qui comptait.
Dans les jours qui suivirent, je mesurai avec étonnement l’efficacité redoutable de mon nouvel engin. Pas de gadget, que de la puissance. Une arme de destruction massive du faux-pli. Ce fer à repasser était tout ce dont j’avais rêvé sans oser me l’avouer.
L’appareil est ce qu’il y a de plus standard en matière de fer, du moins la partie qu’on manipule. La différence, c’est qu’il est relié par un long ombilic à une matrice de forme ovoïde : un réservoir dont la seule fonction est de produire de la vapeur. Un criss de tas de vapeur qui fesse dans le dash.
Je ne te parle du petit rot de vapeur diaphane qu’émet un fer standard, selon son gré, à intervalle plus ou moins régulier. Le genre de petite flatulence fantomatique qu’on obtient à peine même si on a mis le fer à « max », au risque de toaster ses vêtements. Je te parle d’un vrai jet de vapeur capable de plier du bois. Comme une machine à espresso commerciale. Godzilla qui vient de manger 24 ailes suicide. Genre que si ton doigt est dans le chemin, il ressemble à un cannelloni trop cuit en moins de 3 millisecondes.
Source photo : wikipedia.
Ok, je ne suis pas du style « plaisirs domestiques », mais là je dois avouer que la technologie française a trouvé un moyen de me combler. À mes yeux, c’est mieux que la tour Eiffel, la fusée Ariane et le TGV réunis. Je te jure, mes vestons défroissent tout-seuls à la simple vue de l’outil tellement ils ont la chienne. Un petit pouishe et hop, tout est flambant neuf.
Même chose pour les chemises. Parfois, quand je suis pressé, je ne sors même pas la planche à repasser. Direct sur le cintre. Je n’ai pas le joli petit pli qu’on fait par exprès le long de la manche. Mais sérieusement, on s’en crisse-tu un peu du petit pli? En 30 secondes, ma chemise est lisse comme les fesses de Cher après son rendez-vous annuel.
Quand je reviendrai, j’apporterai mon fer. Même si ça me coûte 100$ pour faire mettre une plogue 110 volts. Même si je dois laisser ici mon appareil photo et deux ou trois vestons parce que mes valises sont pleines. Et si un jour j’achète une maison, j’aurai déjà ma décapeuse. Watch out la vieille couche de « Taupe hollandais semi-lustré ».
3 commentaires:
J'en veux un! J'en veux un!
Un petit bonjour du Québec. J'attends tes billets sensibles et incisifs avec impatience. C'est un réel plaisir de te lire. Merci à l'avance!
Judith :-)
Avis aux Karine frisées: ce fer à repasser risque de scrapper votre mise en pli "cheveux raides" à 200$ en moins d'un pouish.
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