samedi 30 août 2008

Lendemain de veille


Source photo : wikipedia.


Advenant une défaite d’Obama en novembre, j’ai l’impression que la France devra faire face à un violent lendemain de veille digne d’une brosse au calvados frelaté. Je dis ça parce que le traitement journalistique des élections américaines m’apparaît comme complètement surréaliste. Je ne connais pas encore bien les pratiques médiatiques de l’Hexagone, mais si on se fie à la couverture des campagnes de McCain et Obama, on pourrait déduire que la dépouille de l’impartialité repose au fond de la Seine, les deux pieds dans un bloc de béton.

Ça a peut-être changé au Canada depuis mon départ. Mais en juin, on rapportait les faits de la campagne avec une approche du genre : « Aujourd’hui, le candidat démocrate Barack Obama est passé à Chicago, où il a visité une usine de récupération de lisier de porc. Pour sa part, John McCain s’est accordé un bain de foule dans une boucherie halal de la banlieue de Rochester au Kentucky. » Surtout des faits un peu plattes. Un souci de livrer une analyse aussi juste et impartiale que possible. Même si comme le reste de la planète, les Canadiens souhaitent un mandat démocrate.

En France, j’ai l’impression d’entendre une reprise du sketch « La partie du hockey » de Paul et Paul, sur le vinyle culte « Rémi AM-FM ». Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un sketch dans lequel deux commentateurs sportifs sont obnubilés par une vedette de hockey locale. Leur description du match de hockey est totalement centrée sur leur idole. Ils font des commentaires du genre : « Alors Beaudoin est rentré au banc des joueurs. On voit qu’il se repose et reprend son souffle avec beaucoup de talent. Qu’en penses-tu, Roger?
-Oui Pierre, je suis d’accord. Beaudoin a une capacité de récupération hors du commun. D’ailleurs, on le voit ici qui prend une gorgée d’eau. Remarquez son adresse avec la bouteille. »

C’est comme ça que les journalistes français couvrent la campagne américaine. Ils sont complètement groupie. Il y a seulement Obama, contre on ne sait plus qui. Lorsqu’on entend parler de McCain, c’est à travers un filtre Obamien. On spécule sur comment Obama réagira à une nouvelle stratégie républicaine. On se demande quelles portions du vote républicain Obama peut aller chercher. On envisage la position d’Obama dans les sondages. On commente « l’entre-les-lignes » de son dernier discours. On soulève la question de la sécurité autour d’Obama.

Les questions inverses ne sont pas posées. On ne semble pas vraiment étudier le camp adverse. On ne mentionne jamais la formidable organisation des républicains sur le terrain, ni leur forte présence au sein d’organisations « grassroot », comme les conseils scolaires et les groupes religieux. On ne dit rien de la capacité de financement du parti de McCain. Et on ne se questionne pas sur la personnalité du candidat, sur sa valeur symbolique à titre d’ancien combattant, sur son âge rassurant pour une partie de l’électorat, sur sa saveur de « white-bread common man » à laquelle certains peuvent s’identifier. En résumé, on ne traite pas McCain et les républicains comme des adversaires sérieux.

Je ne veux pas m’avancer trop dans le domaine des spéculations à l’emporte-pièce. Mais à travers Obama, on dirait que la gent journalistique française envisage une revanche du « bon sauvage » à la sauce Rousseau. Je sais, c’est gros mon affaire, mais j’ai l’impression d’assister à l’enthousiasme immodéré que provoque la potentielle réalisation d’un fantasme. J’ai l’impression qu’Obama est l’incarnation d’une image folklorisée de l’Amérique noire.

En tout cas… En écrivant ces lignes, une sorte de dyslexie dactyle me faisait ajouter un « n » au bout d’Obama. « Obaman ». Je trouve ça révélateur. J’écoute trop la radio.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

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