Source photo : wikipedia.
Depuis deux jours, je n’ai pas vraiment envie de livrer mes observations savantes sur la France. Je prends des notes, j’ai des sujets futurs, mais je n’ai pas le goût d’encore parler du même sujet, de poursuivre ma dissection sociale et culturelle. À un moment donné, la France, c’est juste un ostie de pays, non? Y’a des toilettes et des autos, des restos et des feuilles d’arbre, comme partout ailleurs.
Depuis quelques jours, un truc que j’avais oublié revient doucement. Certaines choses deviennent habituelles. Je sais à quelle heure le train passe. Je n’entends plus les ambulances. Je suis moins mélangé. J’ai de plus en plus de moments agréables et je suis moins stressé.
Dans mes préoccupations quotidiennes, y’a moins de ministères, d’agences et de formulaires. Je règle mes petites affaires. J’essaie de comprendre mon cellulaire qui coupe mon premier appel si j’en reçois un deuxième, avec le répondeur qui ensuite m’appelle pour me dire que j’ai un nouveau message, en plus de m’expédier un rappel texto. J’essaie d’activer la fonctionnalité « calisse-moi-patience-je-suis-assez-grand-pour-prendre-mes-messages-tout-seul ». Ce genre de petite préoccupation pas très stressante. La petite vie plate, quoi.
C’est le fun, la petite vie plate. J’aime ça, moi. Ça a l’air con dit comme ça, mais je retrouve le plaisir des petites questions anodines comme « Quessé j’me ferais bien pour souper ? », ou « J’achète-tu une grosse pinte de lait, ou bien une petite? »
Depuis mon arrivée, c’était surtout « Je ne comprends pas bien, pourriez-vous m’expliquer? », « Le papier qui manque, je me le procure où? », ou bien « Est-ce que je dois prendre un rendez-vous? » En France, le seul papier facile à obtenir, c’est le papier-cul. Et encore.
Parlant de papier-cul, j’ai trouvé ma sorte. C’est important ce genre de petits détails dans une qualité de vie. Trouver la bonne heure pour prendre le métro. Trouver du vrai ketchup. Trouver un poste de radio qu’on aime. Connaître un lieu pas trop fashion où prendre quelques bières sans se ruiner. Connaître un quincailler qui a tout. Un beau parc pas trop loin.
Donc là, j’avance bien dans la reconstruction de ma petite vie. Ça commence à être confortable. Il manque encore de petits bouts, mais je sens que ça s’en vient. Ça brasse moins. Ça décante. C’est beau l’herbe qui pousse. Surtout quand tu peux la regarder en buvant un bon vin.
4 commentaires:
Alors, il est quelle couleur ton PQ?
Lilas, orange, blanc or rose?
C'est vrai que c'est le fun aussi, la petite routine qui s'installe, on m'a d'ailleurs reproché ça récemment... que ma vie n'était plus aussi palpitante qu'avant... ouais, et alors, c'est le fun.
Love your text as always.
Merci de me lire Vanou. Désolé si je vous pitch ma thérapie en pleine face. J'espère que vous rigolez au moins...
ah oui, il est bleu piscine.
9ans plus tard, je lis votre blog et je trouve ça vraiment beau votre façon d'écrire!
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