Paris
Donc, c'est l'été, c'est les vacances. C'est le moment où Paris est agréable. Ils sont partis, tous, sur l'autoroute pendant des heures, vers le soleil. Mais paraît qu'il fait mauvais au sud. Tant pis pour eux.
Ici, le bureau est vide et tranquille. Y'a pas de réunion. Pas de panique cheftaine pour des riens; leurs chefs sont en vacances aussi. On peut bosser. Le matin sur les trottoirs, l'air est bon, la lumière belle, et l'espace libre. Y'a moins d'autos, des sièges dans le métro. Les serveurs ont presque l'air heureux de nous voir arriver en terrasse. C'est comme si on avait mis du Prozac dans le château d'eau.
Nouvelles du front alimentaire
Deux jolies découvertes pour la bouffe. Premièrement, Krishna Bhavan, un resto dans le coin de La Chapelle, le quartier indien de Paris. C'est fait maison, c'est complètement végétarien, ça ne coûte pas cher. Pis c'est parfumé et relevé. Autrement dit, ça pique. Pour expliquer aux Français, c'est cette légère sensation de brûlure que vous redoutez tant. Bon, c'est pas le meilleur indien de toute ma vie, mais c'est le mieux que j'ai pu trouver à Paris. Les critiques sur le web sont bonnes, mais c'est le joli blog d'Ann Mah qui a fini par me convaincre. Coquet site avec plusieurs belle adresses. J'y reviendrai.
Côté sandwich, j'ai aussi trouvé mon bonheur. C'est chez Cosi, dans Saint-Germain des Prés. Je me méfie de ce secteur bobo, mais là, je dois avouer que c'est bien. Ils cuisent leurs propres focaccias, chaudes et croustillantes, qu'ils garnissent copieusement. Ils ont plusieurs versions végés, avec de bons légumes frais. Pour expliquer aux Français, un légume, c'est un végétal comestible. C'est délicieux à côté des patates et de la viande, un peu en retrait de la sauce, vous devriez essayer. Et encore une fois, les prix sont démocratiques. Pas de site web (à ma connaissance), mais voici une carte pour ceux que ça intéresse.
Hacker ex machina
Je lis des polars en ce moment. J'en avais assez des roman problos, des livres d'histoire, de l'anthropo, des recettes pour devenir riche en 6 jours ou moins. Les polars, certains sont sympas, et d'autres sont franchement moches.
Mais là, est-ce que quelqu'un pourrait dire aux auteurs d'arrêter un peu avec leurs hackers ? Sur mes six dernières lectures, quatre comptaient un hacker un peu gothic, introverti, qui dépanne notre héros en lui fournissant des éléments d'enquête importants. Juste après le gros cul-de-sac investigatif, vers la moitié du bouquin, y'a l'inspecteur qui se souvient d'un cousin de la fesse gauche, un hacker avec des piercings et un appart pas propre. Et comme ça, automagiquement, le boutonneux réussit à entrer dans le Palm Pilot du beau-frère du pdg du KGB afin de relever des adresses douteuses et des transferts de fonds vers des comptes aux Bahamas. PLEAAAAASE!
Pognage de mains
Vous êtes Américain et vous croyez qu'une poignée de main vaut un contrat ? C'est pas vrai en France. Y'a qu'à voir comment elles sont distribuées gratuitement au bureau le matin.
Chaque jour, y'a une cohorte de Français qui viennent me serrer la main. Ils se succèdent pendant 20 minutes, vers dix heures. Impossible de faire quoi que ce soit d'autre que serrer des putain de mains.
Source photo : wikipedia.
Les collègues, ça va. Une manière comme une autre de se saluer. Tradition locale. Non, ceux qui m'énervent, ce sont les parfaits inconnus qui font le tour de l'étage au complet. Je les vois arriver avec leur petit air dubitatif, leur gueules incertaines de cleptomanes pris sur le fait. On sent qu'ils ont peur d'être démasqués : « Oui ! Je l'avoue ! Je suis du bois mort. Je ne fous rien de la journée. On m'a confié une mission inutile. Personne ne sait qui est mon chef. Je suis un oublié du système. Et je m'emmerde. Tout ce que j'ai trouvé à faire de mon avant-midi, c'est de serrer des mains jusqu'à 10h30. Ensuite je vais traîner au café pendant 30 minutes. Et après je prétexte une réunion pour m'éclipser. Ou je lis le site web du Figaro. Je ne peux pas démissionner : ça tuerait ma carrière ! J'ai des enfants à nourrir ! Aidez-moi ! »
Un jour je vais sauter une coche : « T'es qui toi ? Pourquoi tu veux me serrer la main ? Tu ne me connais même pas ! Tu me serres la main à tous les putain de matins et tu ne sais même pas mon nom ! Tu sers la main de la caissière du Tabac quand t'achètes tes cloppes ? Et le conducteur du RER ? Tu veux battre le record d'Obama ? Merde, une chance qu'il y a des murs, sinon tu serrerais des mains jusqu'à Cergy et faudrait lancer un avis de recherche pour te retrouver ! »
Accordéon
Brel le dit si bien dans Vesoul :
J'irai pas à Paris
D'ailleurs j`ai horreur
De tous les flons flons
De la valse musette
Et de l`accordéon
Y'a pas un Bureau de Contrôle de la Faune Accordéoniste (BCFA) à Paris ? Il y a tellement de joueurs d'accordéon dans cette ville, j'ai l'impression qu'une campagne de stérilisation serait nécessaire.
Pas moyen de faire un appel sur son portable dans le métro. Dès que tu commences à faire le numéro, ça démarre : « Naaaaaan, rien de rieeeeeen. Naaaaaaaan, je ne regrette rieeeen. » C'est ça, ou une version massacrée de Girl from Ipanema. Tu bouffes dans un resto pakistanais, pénard, et le voilà qui arrive avec son soufflet tornitruant pour te faire un tango infernal avec son sourire de celeri fané. Parfois, ils débarquent à trois, comme un commando de la mort. Ceux-là, ils t'envoient ton tympa saignant par la poste avec une demande de rançon : « 50 centimes, ou nous exécutons l'autre avec notre interprétation cataclysmique de Nouillorque, Nouillorque ! »
P.S. - Vous remarquerez le petit ménagement des sensibilités dans la vidéo : Le voyage est fini au lieu du J'irai pas à Paris de l'original. Ed Sullivan, sors de ce corps.
1 commentaire:
Bon grrr
Encore un commentaire qui part je ne sais où. Impossible de signer ici avec wordpress, chui trop nulle.
Dommage car je t'avais écrit un super truc comme d'hab. Je ne te mettrai plus de commentaires, trop partent au zoo derrière la cage faute de manip dépassant mon Q.I, ou mon Q.I dépassant haut la main la manip à faire pour être publiée under etzou.wordpress.
Tant pis...Je te lirai silencieuse, c'est ti pas beau ça ?
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