Ça doit faire une semaine que je n’ai pas ri de bon cœur.
Aujourd’hui j’ai pris le tram pour passer au bureau, puis le RER dans la mauvaise direction, ensuite le RER dans la bonne direction pour passer à ma nouvelle banque, puis le métro jusqu’à l’Hôtel de ville. On y tenait un rassemblement pour célébrer la libération d’Ingrid Bétancourt. J’ai traversé la foule vers Notre-Dame. Devant la cathédrale, une autre foule m’a fait rebrousser chemin. J’ai marché jusqu’au Centre Pompidou où je suis entré.
Aujourd’hui tu me manques. J’ai l’impression de glisser dans la ville sans que rien n’adhère. J’avance comme quelqu’un qui cherche quelque chose.
La collection du musée est si vaste qu’on dirait un buffet chinois où on bouffe et on bouffe. Rapidement, on est plein mais on a pas tout goûté. On passe rapidement devant les dernières salles en se disant : « Du Picasso, non du Braque, du cubisme anyway, ok, next, Jackson Pollock, ben oui y’en a un tas à New York, une salle complète de Mondrian, on s’en crisse, bouettes expressionnistes de chépaki, encore des bouettes, des nus pudiques de Man Ray (ils vont-tu en revenir du Paris des années 20?), bon kessé qui reste? Trois salles, let’s go. »
Après tu te cherches un restaurant et c’est plein de bistrots. Partout du magret, du confit, des charcuteries, tout est magnifique, mais quand tu bouffes c’est insipide.
Source photo : wikipedia.
Et t’as l’impression de glisser comme une goutte d’huile sur l’eau. Et dans le fond, même si tu te payes un petit trip de carte postale, ce dont t’aurais vraiment envie, c’est de rigoler avec les amis dans le premier bar du coin. Mais Paris ne rigole pas beaucoup.
En bouffant seul, j’écoute les Parisiens. On dirait qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. Dans leurs conversations on entend beaucoup de marketing personnel. Ça ne déconne pas vraiment, ça ne badine pas beaucoup, ça ricane par exprès au bon moment. La garde est haute.
Je m’ennuie de toi, qui est dévernie et dont la main a la douceur du bois nu. Ne t’inquiètes pas, ce sont des choses qui arrivent. Je te le dis pour le dire, mais aussi parce que c’est un compliment pour toi.
4 commentaires:
Juste pour te dire : ce soir, il y'avait du monde sur notre rue, mais notre rue n'est plus "notre" rue sans toi.
Just sayin'.
Lee Ann, I miss you and Denis and Tali too. You come and visit me. And I'll probably in Montreal soon for my visa...
On t'oublie pas, loin de là!
Et ton blog est un vrai régal et une étape journalière maintenant obligatoire dans notre vie numérique.
On a toujours un resto à se faire, choisit ton heure et ta place, on s'occupe du reste !
Quelle bonne idée de tes amis que de te forcer à ternir ce blog... C'est délicieux de te lire, vraiment.
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