Je n’avais jamais goûté à la tomate cœur de bœuf. C’est une grosse tomate charnue qu’on trouve au marché. Elle est rouge tomate. Elle alterne rainures et enflures, un peu comme une montgolfière à l’envers.
Source photo : wikipedia.
Comme ça, crue dans l’assiette avec un peu de sel, elle est dégueulasse. On dirait de la pâte à modeler. Pas le moindre parfum de tomate, pas le moindre sucre. Elle est aussi intéressante qu’un agent de remplissage. On pourrait s’en servir pour épaissir les yogourts écrémés.
Deuxième essai : je la fais mijoter. Et là s’opère une métamorphose digne de l’incroyable Hulk. De cette tomate insipide, on obtient un coulis parfumé, tomaté, savoureux, juste assez acide mais pas trop. Une sauce onctueuse, pas trop mouillée, qui ira sublimement avec les pâtes. Ça goûte la vraie tomate de mes fantasmes gastronomiques à l’italienne. (J’ai d’ailleurs un « gastronomic-rape-fantasy » dans lequel je suis kidnappé par une belle grande brunette de la mafia qui me force à manger un tiramisu fait d’une mascarpone crémeuse, le tout accompagné d’un café bien tassé, pour ensuite s’enfuir, non sans m’avoir laissé un superbe carré de chocolat 70% que j’engloutirai une fois que je me serai défait de mes liens. Passons…)
La tomate cœur de bœuf, ça fait trois fois que je la cuisine en gros cave qui n’a rien dans le garde-manger. Un oignon, trois tomates, un peu d’huile et du sel. Même pas de basilic, pas d’herbes, pas d’épices, pas d’ail. Une recette super simple qu’on pourrait enseigner à la pré-maternelle. Pourtant c’est vraiment bon.
En fin de cuisson, je balance deux merguez, ou un bout de chorizo. Un morceau de jambon. Une viande qui traîne et qu’il faut passer ce soir. Et ça finit par ressembler à un plat qu’on nous vend 17$ dans un restaurant. Bon, faut dire que les merguez française sont quelque chose. Mais la sauce est bonne avant l’arrivée des merguez en son sein. (Les esprits pervers se réjouiront de cette dernière tournure de phrase)
Bon, ben c’est ça. Je voulais seulement parler de cette tomate. Je suis heureux d’avoir fait sa connaissance. Malgré sa bouille sympathique, elle ne parle pas beaucoup. Elle ne chiale même pas quand je la coupe en morceaux. J’espère qu’elle sait le plaisir qu’elle m’apporte. Quand on est loin de chez soi, c’est souvent par la bouche qu’on chasse la mélancolie. Au revoir, j’ai un morbier au lait cru qui me fait des clins d’oeil.
2 commentaires:
Un autre billet... savoureux! ;-)
Eh! Ho! Tu viens de te mériter un supeeeeer prix dans mon blogue (quétaine, hein?)! lol
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