dimanche 28 novembre 2010

Réflexions florentines III

Suite et fin de mes quatre jours à Firenze, Italia (how glamourous !)

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L'italien, c'est facile. Sur un simple crostini de pain frais et bien fait, on m'a mis de gros morceaux de champignons porcini, juste poêlés avec un peu d'ail et du persil plat.

Mais ce n'est pas que ça. Les champignons sont frais. Ils viennent du Mercato Centrale, juste derrière. Je les ai vus ce matin, en achetant un peu de provolone picante pour m'improviser un petit déjeuner. J'ai vu aussi ces ridicules mais essentiels petits camions qui les livrent partout en ville. Les champignons sont soyeux, avec leur intense parfum de beurre et de terre. Dans ma bouche, ça sent les noisettes, les feuilles mortes, l'automne.

Sur la table, y'a l'huile d'olive. Une bouteille d'huile ordinaire, un peu trouble. Machin de supermarché. Je ne suis pas chez Bocuse; juste dans une trattoria de quartier pleine de rugbymen italiens. Mais je sais. Je sais que cette qualité d'huile nous est vendue trente dollars au Canada. Alors je fais un truc que j'ai appris des Andalous. Un peu d'huile dans l'assiette, une pincée de sel, surtout pas de vinaigre. On trempe le pain, et ensuite on accède à la béatitude. Révélée par le sel, l'huile est douce, pas acide, mais surtout d'une richesse en parfum. On croirait mordre un fruit, en même temps qu'on mange un pré.

Pas de MOF. Pas de bling-bling, pas de Dentelle de meringue à la vanille de Madagascar et sa feuille d'or inca. C'est simple l'italien. Et ce n'est que l'entrée.

Mon plat principal arrive en même temps qu'un couple de Français. Ils râlent. La météo. Il pleut un peu. « C'est quoi bruschetta ? », demande le mec à sa femme.

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Pourquoi le café n'est jamais aussi bon qu'en Italie ? Les italiens sortent des millions de cafés parfaits à tous les jours. Pourquoi on n'y arrive pas, nous ? Pourtant, c'est la machine qui fait tout, non ?

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À mes yeux, la grande cuisine, c'est aussi les spaghettis. Quand t'arrives à donner tant de bonheur avec si peu d'ingrédients dans une préparation simple; quand t'arrives à faire de la magie pour six euros tout en assurant ton profit; c'est vraiment de la grande cuisine.



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Au Mercato Centrale, le matin. Tout est coloré, tout est frais. Il est huit heures et j'ai un peu faim. Mais j'aimerais avoir la plus grande faim du monde, pour tout goûter.

Le vendeur de légumes prépare son étal.



Et les magnifiques jambons.



Le petit boucher reçoit sa livraison, et la p'tite dame fait la comptabilité.



La belle grosse viande qui servira à préparer la fameuse bistecca a la fiorentina, un gros T-Bone juteux et épais grillé sur les braises.



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J'ai vu beaucoup de beauté à Florence. Malgré toute la bouffe, quand j'entendrai le mot « florentine », je ne penserai plus aux épinards. Ni à ces petits palets aux amandes pralinées et au chocolat. Ni à la bistecca. Je vous laisse deviner de quoi je parle.

2 commentaires:

La tortue légère a dit…

Ce billet est succulent !!
Ce que j'aime en Europe c'est la variété et le depaysement dès qu'on passe une frontière.

Anonyme a dit…

Miam! Miam! Et VIVE LA VIANDE!!!!!