On me reproche souvent d’être chialeux (ou râleur comme on dit ici). C’est vrai que je souligne fortement mes désaccords. Pourtant, je fais partie de ceux qui, secrètement, célèbrent la vie. À tous les jours j’ai plusieurs petits buzz de bonheur.
Source photo : wikipedia.
Mercredi dernier, je suis rentré au Canada pour un petit stop and go administratif. Trois jours de pur bonheur. Bon, je vois déjà certains amis en train de m’écrire : « Pourquoi tu me l’as pas dit? On aurait pu faire un BBQ dans ma piscine chauffée et boire toute la nuit! » J’aurais beaucoup aimé ça voir tout le monde, mais entre les trucs administratifs, j’avais juste des petits trous.
Y’a eu une bière rapide en débarquant de l’avion avec un couple d’amis qui ont décidé d’attendre un bébé (belle nouvelle). J’ai passé un moment magnifique. Parce que j’étais au centre-ville jeudi, j’ai dîné rapidement avec mes anciens collègues. Quel plaisir de faire des jokes en québécois, même si je n’ai pas pu discuter avec toute la tablée. Jeudi vers 18h00, j’ai eu le temps de descendre prendre une Guinness (une seule) avec mes anciens voisins. Mercredi et Jeudi soir, je voulais passer du temps avec une personne qui m’est très précieuse et dont je m’ennuie beaucoup ici. Vendredi, je suis parti à Québec pour souper avec mes parents (ils avaient fait le trajet depuis Baie-Comeau). Ils avaient fait un bouilli de légumes, une recette familiale de comfort-food. Et samedi je suis rentré à Montréal pour mon vol de retour.
C’était rapide, et j’aurais aimé voir plus de monde, mais je ne pouvais pas. J’étais booké solide, je courais d’un bord à l’autre. Pourtant, j’étais vraiment content. C’est vraiment bien de revoir des copains après un moment.
Je retiens d’autres moments de bonheur. Une « queue de castor à la portugaise » de la petite pâtisserie Notre Maison sur St-Laurent. Le plaisir de marcher dans des rues droites et de tourner à 90 degrés au carrefour. Les arbres dans toutes les rues. Constater que certaines choses ne changent pas. Des détails, parfois des trivialités, qui peuvent nous manquer beaucoup sans qu’on s’en rende compte.
Samedi, j’ai découvert à Dorval que l’avion avait quatre heures de retard. Ça m’a permis de rentrer au centre-ville et de passer l’après-midi avec Karine. Ceux qui sont restés à l’aéroport ont reçu tous les bons sièges. Quand je suis passé au comptoir en soirée, il ne restait que des sièges du milieu dans des rangées poches. Mais comme Air Transat donne maintenant plus d’espace, même les sièges poches sont bien. Il y avait un horaire à rattraper, alors les pilotes ont volé à plein gaz. Le trajet a pris seulement 6 heures, comme à l’époque du carburant pas cher. Que du bonheur.
Dimanche à l’arrivée, Paris était vraiment belle avec ses rues croches et ses monuments. Je ne sais pas si c’était la lumière du début d’automne, mais c’était magnifique. Comme c’était le matin, j’ai pu passer à ma pâtisserie préférée pour un « croquant ». En chemin, j’ai vu que mon épicerie FranPrix est maintenant ouverte le dimanche, ce qui règle définitivement le problème du gars qui oublie encore de faire ses courses le samedi.
En après-midi, j’ai visité le musée Maillol. On y tient présentement une très belle exposition sur l’art contemporain chinois. En plus, j’ai découvert Maillol, un artiste que je ne connaissais pas. Ce vieux cochon a sculpté assez de femmes nues pour remplir un musée. Que du bonheur.
Ce soir, ma laveuse a fait son cycle spin sans se déplacer. Je ne sais pas combien de temps elle va me faire cette fleur, mais je lui suis très reconnaissant. Petit buzz.
Bon, vous le voyez bien, les gens heureux sont ennuyants. C’est pour ça que je grogne. C’est pour vous distraire. Souvent j’en rajoute et je tourne les coins ronds. C’est pour avoir votre attention. Je suis dépendant affectif et vous aimez ça.
3 commentaires:
J'ai des amis français qui sont arrivés depuis peu à Montréal. Ils aiment te lire et aimeraient bien parler de leur expérience ici, comme toi. Les québécoises, le Mont-Royal, le kayaking dans le canal Lachine, la proximité des Laurentides, les baleines, le vin trop cher, leur surprise devant notre consommation de croissants et de café au lait (supposément pas une invention française) bref, ils aiment notre ville autant que tu sembles aimer Paris. À une personne près.
Attention, bientôt des petits oiseaux vont découper des robes de princesse dans tes rideaux!
Aux Français à Montréal. Écrivez, simplement. Comme je le fais. Pour les souvenirs, pour noter les émotions, pour le plaisir de me relire dans 12 mois et voir que ma vision du monde aura changé.
Enregistrer un commentaire