jeudi 29 août 2013

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Un McDonald's achalandé, c'est vraiment l'ultime torture physique et psychologique qu'on puisse inventer. Le bruit, l'inconfort, les enfants qui crient, les alarmes de la cuisine, la bousculade, le gavage alternant boissons sucrées et déclinaisons de féculents à la graisse salée, les couleurs criardes, les fausses promesses de saveur, le sentiment d'urgence. Céder à un gamin qui veut aller au McDo, c'est accepter de passer pour un moment du côté obscur de l'enfance. C'est vouloir vivre la détresse d'une confrontation à l'absurdité de l'existence; c'est devoir abandonner toutes ses illusions au constat d'une petite bouche qui se vautre avec jouissance d'insipidités industrielles, c'est se sentir seul au monde dans un troupeau d'heureux pour si peu, et se dire en soi : "telle est donc la définition majoritaire du bonheur? Voici ce dont nous avons soif, et qui nous suffit?" Il doit exister un terme pour ça. Psychose ronaldienne... Super-sized agoraphobia...


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