mardi 18 janvier 2011

Z'enfants de la patri-i-e

C'est avec un plaisir sans mesure que j'ai dévoré le dernier numéro du Point, paru le 13 janvier (et toujours en kiosque au moment d'écrire ces lignes). Le thème de la semaine : « Les Français ».

Évidemment, et c'est le style hexagonal, on y trouve de nombreux textes de ce que j'appelle la poésophie. Par exemple, voici le deuxième de seulement (et heureusement) six paragraphes sur l'identité nationale, par la philosophe et historienne Mona Ozouf : « Trop de fées disgracieuses entouraient ce berceau : une guerrière, partie pour terrasser l'hydre du communautarisme ; une rusée, qui prétendait, à des fins politiciennes, faire rejouer aux Français un beau sursaut républicain ; une jacobine, qui avait confié l'identité à un ministère et imaginé de faire voyager la discussion à travers préfectures et sous-préfectures, du haut vers le bas, du centre vers la périphérie, de l'État vers la société ; une maladroite, enfin, qui avait couplé la question avec celle de l'immigration en cherchant si grossièrement à en camoufler la figure centrale, celle de l'islam, que celle-ci était aussi voyante que dans les devinettes de notre enfance la figure du voleur de pommes dans les ramures du pommier. »

Petit aparté : j'aime bien qu'on puisse lire une phrase à voix haute sans risquer l'asphyxie. Encore mieux quand c'est concret. Mais bon, la France étant ce qu'elle est, il faut toujours écrire en se laissant une porte de sortie. Un texte décorativement flou permettra de parer la critique avec le conciliant « vous avez mal interprété ma pensée », ou le plus agressivo-défensif « vous déformez scandaleusement mes propos ».

Mais allons au sujet de mon plaisir. Le numéro du Point est couvert de petites statistiques amusantes sur les Français. Évidemment, ma mesquinerie est légendaire. Donc, je ne vous rapporte que les chiffres qui m'ont fait sourire.

S'il y a une expression bien franco-française, c'est « boire comme un Polonais ». Dans les faits, avec une consommation moyenne d'environ 20 litres d'alcool par année, les Français de 1980, véritables goldoraks de l'alcoolisme, buvaient deux fois plus que les Polonais. Leurs plus proches rivaux à l'époque, les Néerlandais, roulaient sous la table à seulement 11,5 litres. Les Français se sont calmés depuis, la moyenne nationale ayant chuté à 12,6 litres. Ils sont maintenant deuxièmes, juste derrière les Irlandais. Mais ils boivent toujours plus que les Polonais (10,3 litres). Difficile d'abandonner ses paradis artificiels : les Français de 16 ans sont champions d'Europe de la consommation de cannabis.


Source photo : wikipedia.


Le Français ne travaille pas beaucoup. Statistique pour le prouver : il passe annuellement 1564 heures au boulot, contre 1804 heures pour un Américain. C'est vrai, la productivité française est une des meilleures au monde. Certains en profitent pour claironner : « Le Français travaille moins, mais mieux ! » Ça fait un joli slogan, mais c'est surtout dû au positionnement de la France dans les secteurs à forte valeur ajoutée, comme les technologies de pointe et les produits de luxe. Position que la France défend bien, il faut l'avouer. Reste qu'en bout de ligne, ce sont patrons et actionnaires qui en profitent : le niveau de vie moyen en France est 30% moins élevé qu'aux USA. Socialisme, vous avez dit ?

Si vous le voulez bien, passons au pieu, où certaines réputations semblent un peu surfaites. Le rapport sexuel français dure en moyenne une quinzaine de minutes. Avec 8h50 de sommeil par jour (dont probablement 1h50 au bureau – mon ajout), les Français sont champions du monde du plumard. Statistique éloquente, s'il en est une, les Françaises déclarent en moyenne 4,4 partenaires sexuels, alors que ces messieurs en déclarent 11,6. Étrange, n'est-ce pas ? La différence s'explique peut-être par le nombre d'Américaines qui viennent briser la nef de leurs fantasmes romantiques sur l'écueil de la productivité française (15 minutes par coup, faut-il le rappeler).

En guise de conclusion, mesdames les Parisiennes, si votre modèle masculin est un fainéant, buveur, paresseux tant au lit qu'au travail, je suis peut-être l'homme qu'il vous faut. Dernier petit point, mais non le moindre : en moyenne l'homme français mesure 175 cm et pèse 77,4 kg. Je suis donc statistiquement plus grand et moins gros que votre mec actuel. C'est déjà ça de plus.

5 commentaires:

Patrick Richard Star a dit…

Si ma mémoire est bonne, boire comme un polonais ne signifie pas boire beaucoup, mais avoir une bonne résistance à l'alcool.

sylviane a dit…

@ Patrick Richard,

Avoir une bonne résistance à l'alcool c'est aussi en boire bien des litres avant d'avoir cette résistance, Non ?

Anne-Ma a dit…

Tiens ! Je ne connaissais pas l'expression "Boire comme un Polonais". Ici, on dit plutôt "Boire comme un trou".

Mon nom est Paul a dit…

Peu importe la signification de l'expression. Ce qui importe, c'est ce que dit la statistique : les Français sont des ivrognes. :-)

Anonyme a dit…

Zut je suis pas représentatif du français moyen, je dois boire un verre de vin par année. Au Quebec, avec lu prix élevé du vin a la SAQ, je fais des économies certaines. lol

Et vive les vacances !

2 a 3 semaines au Canada c'est peu :(

Paul
de Montreal